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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA RÉFORME CAPUCINE 19 Qu'on pense tout d'abord à la vie animatrice des premiers com– pagnons de François, dont l'influence a dû être très grande. On le voit par exemple dans la deuxième rédaction de la vie de François, à laquelle, à la demande du ministre général de !'Ordre, ils ont eux– mêmes activement contribué. Ceci vaut pour la légende de S. Bona– venture et même pour la déclaration de la règle par le pape Nico– las III. Tous deux déclarent ouvertement qu'ils ont consulté les pre– miers compagnons de François 9 • Que l'esprit du testament de Fran– çois en particulier ait fermenté parmi les frères, même après la dé– claration du pape Grégoire qu'il n'obligeait pas sous peine de péché, ressort non seulement de la vie des premiers compagnons, mais aus– si de la vie la plus. ancienne des frères mineurs, en Allemagne et en Angleterre 10 • On sait aussi que divers ministres généraux de cette époque sympathisaient avec une interprétation et une réalisation plus idéales de l'idéal évangélique de l'Ordre, tels Jean Parenti et Jean de Parme. Un même esprit se fait jour à travers les déclarations de la règle des « Q u a tu o r Ma g i s t r i » et d'Hugues de Digne. Ils croient pouvoir nier le caractère juridique du testament, d'accord avec Quo elongati, et l'utiliser en même temps au service d'une ob– servance pure, simple, spirituelle, parfaite de la règle. Ils peuvent faire accorder une déclaration de la règle et un privilège de l'Église avec le testament de François dans ce but d'une «meilleure» obser– vance de la règle 11 • Si au cours des siècles on avait mieux observé cette interprétation très juste, on aurait évité beaucoup de différends théoriques et pratiques. Dans les cercles des mouvements plus tar– -difs de réforme, les deux déclarations de la règle exerceront une gran– de influence. Le point de vue de S. Bonaventure Pour ce qui concerne le point de vue de Bonaventure, on décou– vre de plus en plus, que ce grand ministre général était plus proche 9 Cf. S. CLASEN, O.F.M., Franziskus Engel des sechsten Siegels, Werl 1962, 37-38, 56-57, 137-138; Analecta Franciscana XII, Ouaracchi 1906-1941, p.XXVIII; FIDEL DE PAMPLONA, Origen de la obligatoriedad de la Reg/a franciscana, in lus seraphicum 2(1956) 647-648; Laurentia– num 4(1963) 75. 1 0 L. HARDICK, Nach Deutschland und England, 217-257. Aussi le petit ouvrage célèbre, Sacrum Commercium beati Francisci cum Domina Paupertate, Quaracchi 1929, est en harmonie avec cet ordre d'idées. Cf. A. VAN CoRSTAN.JE, O.F.M., Un peuple de pèlerins, Paris 1964, 112-129. 11 L. ÜLIGER, O.F.M., Expositio Quatuor Magistrorum super regulam fratrum minorwn (1241-1242), Roma 1950, 12-13, 125, 149, 164, 165; K. EszER, Zu der « Epistola de tribus quaestio– nibus » des hl. Bonaventura, in Franz.Stud. 27(1940) 149-159 (sur Bonaventure et Hugues de Digne). La province anglaise, faisant appel au testament de François, s'opposait à un com– ·mentaire de la règle.

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