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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA RÉFORME CAPUCINE 57 tien de la vie et pour le service de nombreux pestiférés. Le promoteur tenace et convaincu de cette opinion était Louis de Fossombrone. Nous pensons comme Bernardin de Colpetrazzo à l'encontre de Ma– rius de Mercato Saraceno, que cet homme combattait pour un idéal loyal et élevé, quoiqu'il en fut lui-même la dupe 70 • Le second groupe désirait tout autant maintenir intégral l'idéal de l'Ordre de François; mais, en se rattachant davantage aux der– nières années de la vie de François et à la détresse urgente de l'Église au début du 16e siècle, ils combattaient pour avoir un champ d'apos– tolat' plus vaste. Eux aussi tenaient certainement au trait prononcé de contemplatif et d'érémitique de l'Ordre et à la primauté de la priè– re, de la pauvreté et de la mortification. Ils étaient d'avis toutefois, que le travail manuel et le soin des malades devaient être limités pour donner plus de place à la prédication entièrement ecclésiastique et - comme préparation à celle-ci - à l'étude scientifique. C'est cette direction qui sera fixée et suivie dans les constitutions de 1536 et plus tard. Dans la pratique de la vie de l'Ordre on agissait cependant avec souplesse en sorte que les deux opinions pouvaient y trouver leur compte 71 • Bernardin de Colpetrazzo est évidemment du côté du premier groupe. C'est pour cela qu'il décrit volontiers la vie selon l'idéal évan– gélique intégral dans l'esprit des Fioretti et qu'il avertit volontiers des dangers qu'entraîne la direction choisie. Mais il estime les deux directions, malgré sa préférence pour le premier. Ce que nous re– cueillons de son témoignage comme une donnée précieuse, c'est: sa description d'un effort loyal dans la première et la seconde généra– tion des capucins pour s'approcher le plus près possible de l'idéal intégral de François, mais seulement toutefois une approche rela– tive, dépendante de la générosité des frères et des exigences de leur temps. Sa façon de signaler sans cesse l'esprit, qui doit demeurer, lorsque l'interprétation littérale doit changer, pourrait être appelée la note fondamentale de toute son œuvre historique. Cela veut dire de fait: la nécessité de réfléchir toujours à nouveau sur l'animation pre– mière, afin de chercher, en gardant l'esprit fondamental, une forme 7 0 BERNARDINUS A C0LPETRAZZ0, loco cil. II, 372-374, 378-379, 392-394, 480, 485-486; III, 64-65, 174-176; IV, 42, 122-123. Cf. G. L0NDEI, Rivolta Serafica. Fra Matteo da Bascio, Fra Lodo– vico Tenaglia, Fra Rafaele Tenaglia, Fossombrone 1930 (défense de Louis); G. ABATE,. Fra Matteo da Bascio e gli inizî dell'Ordine cappuccino, in Coll.Franc. 30(1960) 31-77 (cf.. Laurentianum 4[1963] 499-505). 71 BERNARDINUS A CoLPETRAZZO, loco cil. II, 24 n.2, 214-221, 258-260, 281-282; III, 259-262; IV, 194-198. Sur le caractère contemplatif de !'Ordre, cf. i,bid. II, 211-220, 251-253, 259, 391, 485-486; III, 18, 54-55, 76-78, 80, 91, 100-101, 122, 174, 218, 468, 470; IV, 13, 23-24, 183-184. Cf. aussi STAN. GRÜNEWALD, O.F.M.Cap., Franziskanische Mystik, Mi.inchen 1932. Sur Bernardin d'Asti, cf. MELCHIOR A PoBLADURA, Litterae circulares, in Monumenta Historica VIII, Roma 1960, 5.

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