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56 OPTAT DE VEGHEL que dépassait même plus d'une fois leur théorie 68 • Ce qui ne se fai-. sait toutefois pas sans grands problèmes internes, à cause de la diffé– rence d'opinion entre les frères. Les problèmes regardent l'observance la plus parfaite possible de la règle et l'adaptation nécessaire aux exi– gences de l'époque. Les principaux en sont: le rapport entre la règle, le testament et les déclarations pontificales; l'équilibre entre la vie contemplative et active; la place du travail manuel, de l'apostolat et de l'étude; la pratique de la pauvreté, de l'humilité et de la morti– fication. En ce qui concerne le problème le plus fondamental, à savoir le rapport entre la règle, le testament et les déclarations pontificales, le désaccord ne touchait pas le principe, mai la possibilité de la vie pratique. Il ne pouvait en fait, s'agir d'autre chose que d'une approche aussi parfaite que possible de la plénitude de l'idéal évangélique. Le sujet de la discussion était précisément ce qui, vu les circonstances de temps et de lieu, était de fait possible et désirable. L'un des grou– pes croyait plus que l'autre devoir s'en tenir davantage à la lettre de la règle et du testament. Bernardin donne à ce sujet une explication très claire, à laquelle hélas - vu la limite qui nous a été prescrite - nous ne pouvons que renvoyer 69 • A la question pratique: jusqu'où peut on et doit on aller « in concreto » dans l'observance parfaite de la règle suivant le testament sur des points tels que le rapport entre prière et travail, travail des mains-étude-prédication, pauvreté, humilité et mortification, il y avait divergence d'opinion. Deux groupes se forment nettement. L'un com– posé de Louis de Fossombrone avec entre autres François Titelmans, Bernardin de Monte Olmo; et l'autre groupe composé de Bernardin d'Asti, Jean de Fano, François de Jesi, Bernardin Ochino et autres. Le premier groupe se base de préférence sur les tous premiers temps de l'Ordre, sur l'exemple personnel de la vie de François et sur la lettre de son testament. Ils accentuaient volontiers l'élément con– templatif d'une vie de prière silencieuse et de solitude, d'austère pauvreté et de grande simplicité. Leur souci se portait vers la pré– dication morale populaire aux gens de la campagne, qui en ce temps de culture de grandes villes et de personnes d'élite dans le style de renai$sance étaient négligés; puis vers l'humble labeur pour l'entre-· GS BERNARDINUS A CoLPETRAZZO, Historia Ordinis Fratrum Minorum Capuccinorum, in Monumenta Historica Ordinis Minoru,n Capuccinoru,n II, Assisi 1939, p.42-43; III, Assisi 1940, 175; IV, Roma 1941, 3-9, 54-57, 149-150, 194-195 (cf. II, 13, 17, 32, 69-70, 154, 219, 227-228, 258-259, 485-486; III, 380, 434; IV, 14-16, 167-169); MARIUS A MERCATO SARACENO, Relationes de origine Ordinis Minorum Capuccinorum, in Monumenta cit. I, Assisi 1937, 257, 465; CoNSTAN– TIUS AB ALDEASECA, Natura iuridica paupertatis, passim. Cf. encore l'opinion d'Édouard d'Alen-·· çon, in Liber Memorialis, 349. 69 BERNARDINUS A COLPETRAZZO, loco cit. IV, 5-9 (cf. III, 80).

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