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OPTAT DE VEGHEL dans son Ordre on ne peut parler d'une imitation littérale dans le sens absolu ni pour la première génération de capucins, ni pour la deuxième. Quoiqu'ils veuillent s'appropier son esprit adéquatement sur ce point, ils choisissent pourtant un sens littéral, qui s'écarte quelque peu du sien, mais qui est adapté aux besoins de leur époque et aux normes de l'Église: un exemple frappant d'une approche re– lative ou d'une réalisation relative de son esprit dans un détail précis. De « littéralisme » il n'était pas question! Lorsque nous situons maintenant en résumé la réforme des ca– pucins d'après son fonds franciscain dans son cadre historique du com– mencement du 16c siècle, nous en obtenons à peu près l'image suivan– te: le même que François et son Ordre étaient le fruit de son temps, ainsi en est-il de l'Ordre des capucins. Ce n'est pas sans raison que le tSe siècle est comparé au t2e. Tous deux ont en commun un grand ressourcement évangélico-apostolique, sous une impulsion humaniste chrétienne, à double aspect: l'une ayant un esprit vraiment catholique et l'autre une tendance à l'hérésie. Une des caractéristiques de ce mouvement de renouveau est un cachet contemplatif érémitique, qui exercera une grande influence sous Pierre Damien à la suite de Romuald. Au 15° siècle et au début du 16e le Bienheureux Paul Gius– tiani continue ce mouvement. Est-ce par hasard que son effort s'ac– cordera en bien des points avec celui de François? 66 Lorsque les ca– pucins retournent consciemment à l'idéal pleinement évangélique de François, ils le font en partant d'un sentiment et d'une émotivité contemporaines, qui a des point de contact profonds avec le temps de François. Il est absolument clair que leur tendance rejoint très purement et foncièrement les mouvements séculaires de renouveau et de réforme de l'Ordre franciscain. Il n'y a pas - peut-on dire - un seul point de leur programme franciscain qui ne fut déjà évident dans la tradition de l'Ordre. On doit peut-être faire une exception pour la barbe 67 • Eux seuls, vu la ligne générale réformatrice de l'Or– dre de leur époque, ont réussi à donner au mouvement réformateur franciscain une adaptation qui est unique dans l'histoire de l'Ordre. Nous regardons comme premier élément caractéristique le genre de vie pleinement évangélique, non seulement selon la loi de la règle, mais aussi, pour le dire brièvement, selon le désir du testament. Con- 66 Cf. note 62. 67 C'est pourquoi nous désapprouvons la tendance de l'article de BURCHARDUS A WoL· FENSCHIESSEN, O.F.M.Cap., De influxu legislationis Camaldulensium in ordinem Capuccinorum, in Coll.Franc. 1(1931) 59-78, et penchons plutôt pour l'opinion de CELSUS REP0LE, O.F.M.Cap., Camaldolese Influence on the Capuchin Order, in The Round Table VIII, 14-21 (cf. 18-19 de la barbe). Une des plus grandes lacunes dans l'histoire de la réforme des capucins est de n'avoir pas situé son passé dans l'ensemble de !'Ordre et du temps. Nous espérons y avoir quelque peu remédié.

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