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52 OPTAT DE VEGHEL mineur» est le serviteur de tous et s'estime le moindre de tous, inté-· rieurement et extérieurement. Cette législation, dont on a donné ici la caractéristique francis– caine, date de 1536, lorsque l'Ordre comptait quelques centaines de membres. Cinquante ans plus tard il y en avait quelques miliers. En– tretemps le concile de Trente avait eu lieu. Ainsi on comprend que ce fait eut une répercussion sur la législation. Nous allons le voir de près dans les constitutions de 1552 et de 1575. Le développement, qui eut lieu, ne s'accomplit pas sur le terrain de l'esprit pour toujours accepté, mais sur celui de sa réalisation dans les points concrets de la vie quotidienne. L'esprit même, décrit ci-dessus plus en détail, non seulement fut maintenu dans les points essentiels dans la législation de 1552 et de 1575, mais même jusqu'au jour présent. C'est ainsi que le point de vue de l'Ordre, à l'égard de l'idéal de l'Ordre de François, est exprimé à peu prês dans les mêmes termes dans les dernières constitutions de 1926. Qu'on ne consulte que les numéros 3-6 de la législation encore en vigueur aujourd'hui. On y retrouve d'une manière intégrale, l'esprit de la « minoritas » évangé– lique en pauvreté, humilité et obéissance. Ce qui était toutefois sou– mis au changement et à l'adaptation, c'est l'application concrète de cet esprit à la vie et au travail quotidiens de l'Ordre. Il est très important d'avoir une idée plus détaillée de la manière réelle d'incar-· ner l'esprit dans la vie des capucins. Car de là dépend surtout jusqu'à quel point on veut pratiquement se laisser guider par cet esprit. Evidemment un esprit n'est vraiment vécu qu'en tant qu'il prend forme et réalisation dans les manifestations concrètes de la vie. On peut donc dire en général que le développement qui a eu lieu, n'était pas foncier. On ne peut certes pas parler d'un adoucisse– ment ou d'un relâchement notable. Mais après le zèle du début, cer– taines réalisations héroïques ou du moins très idéalistes ne pouvaient plus être continuées, vu le développement croissant de l'Ordre. C'est ainsi que disparaît des constitutions de 1552 le renoncement à l'exemption des évêques. Les capucins avaient renoncé à ce privilège contrairement au droit général des religieux (n.8). Les déterminations très larges concernant la dépendance des propriétaires des maisons sont supprimées (n.70). La prescription des cellules d'ermites dans les maisons n'existent plus (n.79). L'obligation de soigner les malades en temps d'épidémie disparaît (n.89). Il en est de même de la pres– cription d'aller mendier pour les pauvres en temps de famine (n.85). Les normes très sévères pour l'habitation, la nourriture et le vêtement sont aussi tant soit peu adoucies. On facilite les moyens de pourvoir les maisons. En général on peut dire que l'on tient moins compte que jadis de la norme de la plus haute perfection, et davantage des

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