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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA RÉFORME CAPUCINE 51 que 0 ". C'étaient des gens qui, tels des ermites errants, menaient une vie très contemplative, et pourtant vivaient en contact très étroit avec le menu peuple. Celui-ci les fréquentait volontiers et eux, ils ne pouvaient se passer du peuple. Les constitutions disent: « Et accio li seculari possino di noi servirsi ne le case spirituale, et noi di loro ne le temporale, si ordina che li nostri lochi non si pi– gliano molto lontano da le cita, castelii et ville; ne ancho tropo proximi, accio, per la troppo frequentia loro, non patiamo detrimento. Basta che regularmente siano distanti un miglio et mezo, o circa, approximandoci sempre piu presto (a exemplo de sancti Patri, pre– cipue del nostro) alli solitarii deserti che alle deliciose citade » (n.77). Les constitutions traitent ensuite aussitôt de la réception des hôtes: « Se è etiam determinato che ne li nostri lochi sia (potendosi) una piccola stanzietta col camino, per ricevere, quando bisognasse, li peregrini et forestieri, si corne ricerca la charita, et patisse la nostra poverta » (n.78). Ailleurs il est question de « agni possibile humanità christiana », avec laquelle on doit recevoir les hôtes, spécialement les religieux (n.93 ). En voici le motif: « et per nutrire la charita, matre d'ogni virtu ». En chaque maison il doit y avoir un frère préposé à la réception des étrangers « con agni charita possibile » (n.55): « Et a exemplo de l'humil Figliol de Dio, li lavaranno li piedi, con– venendo a quello acta di charita tutti i Prati; diranno, in quel mezo che si lavaranno, qualche devoto hymno o psalmo, reputandoci perho sempre inutili servi, etiam che facessemo ogni cosa a noi possibile » (n.55). Ici, en se référant au Christ à la dernière Cène - « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert» (Le. 22, 27) - on vit de l'esprit de charité serviable à la lettre, en « minoritas » évangélique. Le « frère 02 Le caractère érémitique ne vivait pas seulement chez les camaldules, mais aussi dans les cercles des humanistes et par Eex. chez les premiers jésuites, qui trouvèrent eux aussi un appui dans le cercle de Paul Giustiniani. Cf. JEDIN, Geschichte des Konzils von Trient I, 103-104, 117-118; J. LECLERCO, Le B. Giustiniani et tes ermites de son temps, in Problemi di vita religiosa in Italia ne! Cinquecento, 225-240; Idem, in Histoire de la· spiri– tualité chrétienne II, Paris 1961, 556-557; Idem, Un Humaniste Ermite, le B. Paul Giustiniani (1476-1528), Rome 1951; Idem, La vie érémitique d'après la doctrine du B. Paul Giustiniani, Paris 1955. Leclercq fait remarquer la spiritualité franciscaine du Bienheureux Giustiniani (cf. La vie érémitique, 166-167), mais n'ose se prononcer sur d'influence mutuelle des camal– dules et des capucins: « Les ressemblances qui existent entre certains détails de leur cos– tume et de leurs observances traduisent, en tout cas, le même désir de contribuer à la réforme de l'l1glise et de la vie religieuse par un retour à l'esprit de pauvreté et de soli– tude » (p.167). Le même auteur a fait remarquer les traits pré-franciscains chez Pierre Damien (Saint Pierre Damien, ermite et homme d'Eglise, Rome 1960, 131, 191, 204). Cf. encore Dict.Spir. IV, 968-970.

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