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50 OPTAT DE VEGHEL Tout doit prêcher l'humilité, la pauvreté et le mépris du monde (n.74). Dieu trouve plus de complaisance dans notre obéissance à la sainte pauvreté et dans un cœur pur et dans les saintes actions, que dans les choses précieuses, même au service divin (n.144). La pau– vreté, qui se contente du moins possible, travaille elle-même à l'entretien de sa vie (n.65). Elle ne veut pas être voleuse d'aumônes (n.84), ni une pauvreté feinte, qui s'enrichit d'aumônes et mène une vie facile (n.83 ). D'un autre côté elle vit d'un jour à l'autre sans grandes provisions, confiante en la bonté de Dieu et des hommes (n.81). Cette manière de vivre pauvre, humble et mortifiée des frères mineurs capucins est au service charitable des hommes, surtout des pauvres et des nécessiteux. Ainsi il est défendu, à cause de la pauvreté, de l'humilité et de la paix avec le clergé d'enterrer des morts dans nos églises, « excepta se non fusse tale che per povertà non avesse chi'l volesse sepelire; in tal caso se li deba aprire le viscere de la charita » (n.38). Lorsqu'on reçoit des aumônes plus que le strict né– cessaire, on doit les donner aux pauvres « per gloria de la poverta » (n. 67). Ceci vaut aussi pour les fruits du jardin, qui ne sont pas né– cessaires (n.80). L'amour des pauvres va très loin: « Si è etiarn ordinato che nel tempo de le carestie, per subvenire alli bisogni de poveri, si facci le cerche de Frati, a questo deputati da li loro Prelati, a exemplo del nostro piissirno Padre, el quale haveva gran cornpassione a poveri. Perho se li era dato alchuna cosa per arnore di Dio, non la voleva se non con questo pacto di poterla dare a poveri, trovando uno piu povero di lui. Malte volte (si corne si lege) per non restare senza la nuptiale et evangelica veste de la charita, si spoglio li proprii panni et deteli a poveri ; anzi che fu spogliato dal violenta irnpeto del divino arnore » (n.85). À l'occasion d'une épidémie de peste la norme suivante est en vigueur: « Et perche a quelli che non hanno arnore in terra è dolce, iusta et debita cosa rnorir per chi rnori per noi in croce, si ordina che nel tempo de la peste, li Frati servino, secundo disponeranno li lori Vica– rii; li quali in sirnil caso si sforzaranno di haver aperti l'ochi de la discreta charita » (n.89) 61 • Les premiers capucins se sentaient très liés au peuple, aussi spirituellement que matériellement. Leur attitude fait penser aux er– mites du temps de François, et peut-être aussi à ceux de leur épo- Hl Les œuvres caritatives sont, de longue date, chères à !'Ordre franciscain, mais connurent au bas Moyen-Âge et au début de l'ère nouvelle, une efflorescence, aussi dans d'autres fondations. Elle fut, à leur insu, un des moyens de propagande le plus efficace..