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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA RÉFORME CAPUCINE 49 fidèles au désir de François, homme pleinement catholique et apos– tolique. La « minoritas » évangélique de l'Ordre exige à côté d'une hum– ble soumission et obéissance, aussi une manière de vivre extérieure pauvre et mortifiée. Parce que le Christ a loué l'austérité du vêtement de Jean Baptiste, il est stipulé « che li Frati, li quali hano electo di essere abiecti ne la casa di Dio, si vestino di li piu vili, abiecti, austeri, grossi et sprezzati pan– ni, che commodamente potrano havere in quelle provincie ne le quale sarano » (n.21). Toute notre vie doit prêcher le Christ humble (n.28). Pour suivre son exemple on va nu-pieds en signe d'humilité, de pauvreté, de mor– tification, ou si c'est nécessaire avec de simples sandales. À l'exemple du Christ et de tous nos saints anciens on porte la barbe « imperho che è cosa virile et naturale, rigida, dispecta et austera » (n.29). Cette austérité 60 vaut aussi pour la nourriture. « Lo penitente Frate sempre ieiuna » (n.50). La pratique de Dame pauvreté jouit de toute l'attention. Elle est l'épouse du Christ et de François; elle est « nostra dilectissima Madre» (n.27). Elle libère le cceur de la terre et a toute son amour dans le ciel. Elle se suffit du Christ crucifié, sa richesse. D'après la parole de François un frère mineur doit être le miroir de toutes les vertus, mais surtout de la pauvreté (n.27, 67, 86). Qui l'abandonne est exposé à toute autre faute grossière (n.59). L'exemple du Christ lui-même, qui étant le Seigneur de toutes choses s'est fait pauvre et a souffert, doit engager les frères à mortifier l'homme extérieur en souffrant volontiers du manque des choses de ce monde. Ainsi « vivifichiamo el spirito » (n.61). « Et non vogliono essere de quelli falsi poveri, de li quali dice el devoto Bernardo, che sonno alchuni poveri, li quali talmente voleno esser poveri, che non li manchi cosa alchuna » (n.62). Avec le Christ, ils vont comme des pèlerins et des étrangers, libres et heureux « con fervente spirito » le chemin du ciel, où ils ont droit de cité (n.69). Cet esprit de la pauvreté évangélique est incarné dans bien des points pratiques d'une conséquence extrême: nul usage d'argent, nul stipendium de Messe (n.32-33), nul procura– teur de finances (n.57), point de legs (n.59), pas de maisons en propre, ni fixes, seulement de maisons louées sans obligation d'y demeurer (n.70-71); des maisons et des églises pauvres et petites (n.73, 144). GO Cette austérité (austeritas) se trouve dans tout le mouvement de réforme fran– ·ciscaine, mais s'applique aussi à la poussée de renouveau du 15• et 16• siècle, dans son aspect anti-renaissance. On les trouve chez les autres nouvelles fondations, comme les ·premiers jésuites, les théatins, les barnabites et même chez les humanistes chrétiens, par .exemple Vittoria Colonna.

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