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LE PONDS FRANCISCAIN DE LA RÉFORME CAPUCINE 43 de péché. Ceci renferme que suivant leur avis, la règle et le testa– ment n'obligent sous peine de péché que dans la mesure déterminée par les déclarations papales. Mais en même temps, ils désirent, au delà de cette obligation en conscience, s'appliquer comme com– munauté en toute liberté à vivre le plus parfaitement possible l'idéal intégral de S. François comme il apparaît dans son testament, ses autres écrits et l'exemple de sa vie toute entière. L'Église a approuvé et encouragé cette acceptation sans contrainte de cet idéal, qui dépasse le minimum juridico-moral de l'obligation en conscience pour tendre vers un maximum ascétique de perfection.. Au point de vue de l'idéal de l'Ordre de François nous pouvons maintenant signaler quelques traits caractéristiques qui sont pro– pres aux capucins, comme « frères mineurs ». Il va de soi que leur législation se rencontre pleinement avec le régime évangélique, que François recommandait chaleureusement à ses frères dans sa règle et dans son testament. L'observance aussi littérale que possible de la régie comme résumé de l'Évangile était toujours la caractéristi– que de tout mouvement de réforme dans l'Ordre. Maintenant toute– fois il est frappant de constater que la législation des capucins depuis 1536 n'accentue plus autant cette fidélité « littérale » à l'Évangile et à la règle, mais bien plus le souci et la tendance d'animer to– talement cette observance littérale par l'Esprit du Christ dans l'Évangile 57 • Nous reconnaissons ici la plus profonde intention de François lui-même, mais aussi une émotivité contemporaine de la piété évangélique au sens humaniste chrétien 58 • Dans la législation il s'agit sciemment et instamment de cette observance « spirituelle », qui depuis toujours était l'objet d'une at– tention toute particulière dans l'Ordre franciscain. Du début à la fin les constitutions en sont imbues. Déjà l'introduction des constitu– tions de 1536 en parle clairement: Accio che la nostra Congregatione, corne vigna del altissiino Figliol de Dio, si conservi nella spirituale observantia de!la evangelica et seraphy– ca Regula, è parso... di ordinare alchuni statuti... mediante li quali po– tiamo defenderci da tutti li inimici del vivo spirito del Nostro Signore Iesu Christo ». Des dizaines de fois cet « esprit » du Christ et la vie selon « l'esprit » sont nommément exprimés et recommandés à l'égard de bien des 57 Les principaux points de repère dans les constitutions de 1536 sont: n.3, 5-6, 7, 11, 12,. 15, 17, 18, 19, 22, 30, 33, 34, 36, 41, 44, 46, 56, 57, 61, 66, 69, 79, 104, 123, 124, 141, 148, 152. Dans le n.143 les supérieurs sout engagés i, tout faire « seconda ditta el spirito de Dio, et con la charita, che niuna cosa fa male ». Nous avons imprimé le mol spirito et spirilualc cursivement. 58 Cf. supra n.46.