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40 OPTAT DE VEGHEL des déclarations papales, c'est à dire de Nicolas III et de Clément Vp– il s'en réfère à la doctrine de Bonaventure et spécialement aux sour– ces déja mentionnées plus haut et à d'autres. Dans cette expli– cation de la règle Jean a surtout le souci de s'en tenir, selon l'« in– tention » du fondateur, le plus fidèlement possible au sens littéral du texte de la règle. Il s'appuie volontiers pour cela sur les témoi– gnages des cercles des Compagnons et des Spirituels. Mais l'obser– vance littérale est entièrement au service de l'observance selon l'es– prit, c.à.d. selon l'esprit de la perfection évangélique. Dans son sens le plus profond cette observance selon l'« esprit» signifie l'union aussi parfaite que possible avec l'Esprit du Christ, tel que François la voyait: l'esprit de prière en union intime avec le Christ crucifié, l'esprit de charité, de serviabilité totale en pauvreté, humilité et obéis– sance envers Dieu, l'Église et les hommes. Le Dialogue de Jean de Fano et son petit ouvrage sur l'union à Dieu dans la prière, Arte della unione, à la suite de Bonaventure, de la Dévotion Moderne (via Garda Cisneros) et Herp, en sont les témoins 53 • Nous avons parlé longuement de ce Dialogue parce qu'il a été écrit au moment même des faits, et qu'il donne comme aucun autre document, une vue claire du tréfonds des motifs des deux côtés de l'Ordre; il éclaire le fond historique des facteurs en jeu dans les deux milieux; il est la déclaration la plus adéquate qui fut jamais rédigée du point de vue de l'idéal parfait de François et explique la législa– tion la plus ancienne de la réforme capucine. Le point de vue et l'esprit de la législation capucine de 1536 à 1575 C'est à dessein que nous nous appuyons sur la législation intégrale et définitive, c'est à dire sur les constitutions de 1536 comparées à celles de 1552 et 1575, afin d'avoir par là une vue sur leur tendance, telle qu'elle a été réglée après une pratique de 50 ans 54 • Nous laissons donc les statuts d'Albacina hors de propos, car autour de ceux-d plane encore un certain problème. Jusqu'au jour présent ces constitutions forment, changées et adaptées sur certains points concrets au cours des siècles, le fonde– ment spirituel de la législation de l'Ordre. Notre recherche concerne en premier lieu le point de vue de cette législation en face de l'idéal de l'Ordre de François et ensuite l'esprit des capucins en tant que « fratres minores », qui y est compris. 53 Cf. OPTATUS, Scriptores ascetici et mystici Ordinis capuccinorum, in Laurentianum · 1(1960) 100-115. 54 Le texte des constitutions de 1536 et 1552, édité par Édouard d'Alençon, in Liber Memorialis Ord. Fr. Min. Cap., Roma 1928, 356ss; celui de 1575, in Le Prime Costituzioni dei: Prati Minori Cappuccini di San Francesco, Roma 1913.

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