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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA RÉFORME CAPUCINE 13 ,son lit de mort il a essayé de placer avant tout la norme évangélique, ,est s'èst efforcé de l'accomplir parfaitement (2 Cel. 216-217). L'esprit de la minoritas évangélique et l'esprit de catholicité Dans le renouveau évangélique, apporté à l'Église par François et son Ordre, on remarque deux notes caractéristiques fondamenta– les; à savoir: l'esprit de la minoritas évangélique et l'esprit de catho– licité. L'esprit de la « minoritas » évangélique veut que l'on tende, de par l'Esprit du Christ et selon la lettre de l'Évangile, à vivre radi– calement la filiation divine en étant le frère mineur de tous les hom– mes, en pauvreté, humilité et obéissance 2 • François se situe avec son Ordre au cœur du littéralisme évangélique de son temps (qu'on pense aux humiliates, aux vaudois, aux cathares, et autres). Mais il sut don– n:er à ce littéralisme une valeur relative, grâce au primat donné à l'esprit évangélique, auquel chaque syllabe - aussi bien celle de sa règle et de son testament, que celle de l'Évangile lui-même - doit être assuettie et subordonnée. C'est pourquoi François ne jure pas par la lettre morte de l'Évangile (comme certains de ses contempo– rains) ou par la règle et son testament (comme certains de ses disci– ples), mais par l'Esprit de vie, dont ils sont l'expression: Dans la force de l'Esprit de vie il veut dépasser avec ces frères, la fragilité de la lettre morte: « Les frères illétrés ne doivent pas se mettre en peine d'apprendre les lettres (à savoir la science de l'Écriture), mais par dessus tout ( « super omnia ») ils désireront posséder l'Esprit du Seigneur et sa sainte opération, prier toujours d'un cœur pur, avoir humilité et patience dans la persécution et la maladie, et aimer leurs ennemis» (Reg. Il, 10). Celui donc qui imite ainsi le Christ pauvre et crucifié, c'est-à-dire celui qui vit selon l'esprit du Christ dans l'Évangile, celui-là vit ce que contient la lettre de l'Écriture, selon l'esprit (2 Cel. 105). Ces constatations nous obligent à écarter tout absolutisme de la lettre - sous forme d'évangélisme, de régularisme, de testamen– tisme - comme étant contraire à la conviction profonde de François. Certes, et c'est universellement connu, à quel point la lettre de l'Évan– gile, la lettre de la règle et du testament lui était chère; mais seule– ment en tant qu'elle était l'expression, la forme de l'esprit évangé– lique, de l'Esprit du Christ dans l'Évangile. Convaincu de la valeur absolue de l'esprit et de la relativité de la lettre, il peut sans diffi.- z K. EszER, O.F.M., Antwort der Liebe, Werl 1958, 313-328; (éd. franç.: Pour le royaume,, Paris 1960, 169-186); ÜPTATUS [VAN VEGHEL], De orde der minderbroeders, in Franciscaans .Leven 43(1960) 164-171; 44(1961) 15-23.

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