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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA RÉFORME CAPUCINE 37 Le témoignage de Jean de Fano Jean de Fano, qui combattait en 1527 pour la réforme de l'obser"" vance en son entier et qui pour cela était vivement opposé à ceux qui cherchaient cette réforme en dehors d'elle, comme Matthieu de Bascio et Louis de Fossombrone, découvrit, que cette réforme n'abou– tissait, somme toute, pas à grande chose, et que dès lors les maisons de récollection avaient bien leur raison d'être. Il devint lui-même en 1533 le premier custode des riformati italiens dans les Marches. Mais lorsqu'il s'aperçut que cette forme de réforme était aussi con– trecarrée, malgré les désirs pressants de Clément VII, il se tourna vers Rome au nom de plus de trente de ses frères. Il supplie et de– mande que l'on soutienne la réforme dans l'intérêt de l'Ordre et de l'Église 47 • Cette voix retentit comme un ultimatum. Jean était en rap– port avec le mouvement de réforme de l'Église en Italie, entre autres avec Cara:ffa, le chef de file des théatins, plus tard Paul IV. Déjà en 1532 celui-ci avait exprimé son opinion que la réforme de l'Ordre des frères mineurs était plus importante que celle de bien d'autres Ordres ensemble, parce qu'il était si étendu et que la pauvreté évangélique y avait tant eu à pâtir. Il ne crut pas que cette réforme était possible à l'intérieur de l'Ordre- 18 • À bout de ressources, Jean de Fano passa avec plusieurs autres dans la jeune réforme capucine. Pour expliquer cet décision sensa– tionelle et pour défendre les capucins, qu'il avait jusqu'alors si ouver– tement attaqués, il écrivit son deuxième Dialogue durant les années 1535-1536 49 • Ce Dialogue n'est pas seulement la première déclaration de la règle de la part des frères mineurs capucins, mais aussi la première défense la plus important de leur raison d'être dans l'Ordre des, frères mineurs. Nulle part la place qui leur revient dans l'ensemble de l'Ordre ne fut aussi bien décrite. À cause de cette tendance très déterminée, cet ouvrage est tout à fait désigné pour apprendre à. connaître le milieu spirituel, dans laque! vivait la première généra– tion de capucins et quelles étaient les idées centrales qui leur oc– cupaient l'esprit. Il est incompréhensible que les historiens de l'Ordre, même ceux des capucins, ont jusqu'ici si peu consulté cette source première. L'écrivain remarque formellement qu'à le demande de plusieurs 47 Cf. J. MESEGUER FERNÂNDEZ, Una carta del P. Juan de Fano y los cronistas Bernardino· de S. Maria Nova y Tomas de Montefortino, in Coll.Franc. 29(1959) 87-104; BERNARDINO DA L~PEDONA, O.F.M.Cap., P. Giovanni da Fano, in .L'ltalia Franc. 38(1963) 42-49. •s Cf. Mise.Franc. 13(1911) 115-118. 49 Ce second Dialogue, in L' Italia Franc. 10-13(1935-1938); le premier, ibid. 7-10· (1932-1935); les deux, édités aussi séparément à Isola dei Uri 1933-1935, par Bernardino da Lapedona,

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