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36 OPTAT DE VEGHEL en opposition de la « scientia » scolastique), vers laquelle tendent ces mouvements chacun à sa manière particulière est la tendance du «ressourcement» par la réflexion faite sur l'origine de la vie chré– tienne et de l'Eglise, à savoir !'Ecriture Sainte, les Pères, les grands mystiques (surtout Augustin, Bernard et Bonaventure), le fondateur lui-même et en même temps les courants spirituels de l'époque (l'humanisme chrétien à l'orientation néoplatonicienne). Cette nou– velle réflexion sur les sources conduit à une spiritualisation, à une simplification, à une personnification et à une popularisation de la piété christique, par réaction sur la matérialisation de la vie ecclé– siastique par le légalisme, le ritualisme, le sacramentalisme (magie et superstition) et l'élitisme (que l'on ne songe qu'à l'Eglise de la renaissance). Ici le primat de l'esprit, de l'amour et de la liberté pren– nent une place de choix, qui surpasse la lettre, le ritualisme, la loi. On a même osé parler d'un évangélisme rénovateur spirituel dans l'Eglise - avant le concile de Trente - dont la réforme catholique aussi bien que la réforme protestante ont cueilli les fruits. L'année 1542, pendant laquelle Ochino prit la fuite et que Caraffa prend davantage la direction en main, serait le début d'un système de réforme « théatine, restaurative, conservative, fermée, qui ne devait pas tant caractériser le concile lui-même que la contre-réforme d'après le Concile de Trente » 46 • Pour replacer dans le cadre de son temps le plus exactement possible la réforme des capucins dans !'Ordre franciscain, nous allons surtout consulter successivement son plus grand ennemi, Jean de Fano, qui devint son ami; la législation de 1536 à 1575; le témoignage de son historien relativement le plus objectif, Bernardin de Colpetrazzo et enfin deux étrangers, l'observant Yves Magistri et Vittoria Colonna, qui est souvent nommée la première femme de la réforme catholique dans le sens christo-humaniste et la mère prin– cipale de l'Ordre des capucins. 46 Cf. H. JEDIN, Geschichte des Konzils von Trient l, Freiburg, 111-132, 291-299, 239-355; Idem, Il cardinal Pole e Vittoria Colonna, in L'Italia Francescana 22(1947) 13-30; R.CL GEREST, Concile et réforme de l'Eglise. De la fin du XIII' siècle au concile de Trente, in Lumière et Vie 11(1962) 21-56; Dictionnaire de spiritualité V, 891-903; ALBERT DE L'ANNONCIATION, O.C.D., Les réformateurs et saint Jean de la Croix devant la piété du Moyen-Âge finissant, in Carmel (Tarascon) 4(1962) 275-300; J. JuNGMANN. Warum ist das Reform/Jrevier des Kardinals Quinonez gescheitert, in Litw·gische Er/Je und Pastorale Gegenwart, Innsbruck 1960, 265-282; CUTHBERT, The Capuchins, London 1928; Pro/Jlemi di vita religiosa in Italia nel Cinquecento, Padova, 1960 (passim); H.A. Enno VAN GELDER, The Two Reforma/ions in the 16th Century, Den Haag 1962, 99-104 (Ochino); STANISLAO DA CAMPAGNOLA, O.F.M.Cap., in Laurentianum 4 (1963) 514; OPTATUS, De Minder/Jroeders-Capucijnen in hun tijd, in Franc.Leven 46(1963) 20-- 27, 82-92.

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