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32 OPTAT DE VEGHEL communauté avec des spirituels, aux conventuels avec des obser– vants. Cette nouvelle synthèse, dont le ministre général avait fait le plan, aurait pu guérir bien des misères ou du moins les faire ou– blier. De plus l'époque, où abondancent tendances réformatrices et évangéliques semblait des plus favorables. On ne peut douter de la loyauté de l'intention de François des Anges. Pour ce qui concerne le contenu des statuts qu' il a donnés pour les maisons de récollection en Espagne en 1523, pour le Por– tugal en 1524 et pour l'Italie en 1526, on constate qu'ils répondent d'une manière satisfaisante aux exigences pratiques, que les frères mettaient en avant pour une vie évangélique selon l'esprit et l'inten– tion de François. Ces exigences avaient surtout rapport à la vie con– templative, érémitique et à l'austère pauvreté et aux pratiques de pénitence. Quoique ces statuts ne disent pas un mot sur le droit de vivre une vie qui dépasse l'observance de la règle selon les décla– rations pontificales, leur contenu nous fait part de la reconnaissance implicite de cette vie. C'est ainsi que les frères réformés ont dû les comprendre et le ministre général doit avoir eu cette intention. On le voit par les normes (avisos) qu'il donna un mois plus tard aux observants espagnols. Les deux forment une unité. Dans les normes (avisos) il veut amener l'observance officielle, purifiée de tous les abus, à une observance pure de la règle selon les déclarations papa 0 les. Mais il va plus loin que les constitutions générales ne le prescri– vent et fait un pas en avant dans la direction de l'observance plus stricte de la règle selon les statuts des maisons de récollection. Ces statuts réalisent l'effort jamais atteint dans l'Ordre franciscain d'in– carner en tous temps le mieux possible l'esprit de François. L'œuvre de François des Anges consiste donc négativement dans l'éloignement des abus en ce qui concerne l'observance en son entier, et positive– ment dans l'effort de stimuler les frères portés à la réforme, à em– brasser l'idéal en son entier. Sous ce rapport, il alla, en un certain sens, plus loin que S. Bonaventure ne pensait pouvoir le faire de son temps 39 • Et pourtant, cet effort échoua en grande partie. Au moins en ce qui concerne les déchaussés en Espagne et les réformés en Italie. Quelle peut en être la raison profonde? La solution proposée par le ministre général était-elle purement opportuniste et cédait-elle à la poussée des frères réformés? On est porté à croire à cette possi– bilité, si du moins on peut s'appuyer sur le témoignage de Jean de Fano, qui travaillait dans le voisinage immédiat du ministre général: 39 Cf. J. MESEGUER FERNÂNDEZ, O.F.M., Programa de gobierno del P. Francisco de Qui– iiones, Ministro General (1523-1528), in Arch.Iber.Amer. 21(1961) 23-25, 29-34; Idem, Constitu– , ciones recoletas para Portugal, 1524, e ltalia, 1526, ibid. 21(1961) 459-489.

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