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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA RÉFORME CAPUCINE 3:1:. cette période de l'histoire éminemment .réformatrice. Et pourtant il y a peut-être quelque chose de gagné. D'après ce mémoire justificatif les frères réformés font une différence, qui est importante. Car ils parlent de l'exactitude principale et du caractère licite d'une obser– vance de la règle selon les déclarations pontificales, et de la possibi– lité et de l'opportunité théoriques et pratiques d'une observance plus parfaite de la règle, non opposée aux déclarations papales, mais au-delà, à l'aide de l'intention de François, surtout dans son testa– ment. Ils reconnaissent donc, qu'en conscience on peut se tenir à l'observance, même si elle ne répond pas intégralement à l'esprit,. à l'intention, à l'idéal du fondateur. Les frères réformés en appellent ici aux paroles d'Hugues de Digne et d'Ubertin de Casale. De plus, ils y ajoutent les témoignages douteux de certaines révélations, dont parlent les chroniqueurs de l'Ordre et surtout les Fioretti. Dans la réponse de l'observance on se sert des mêmes arguments. que la communauté avait employés jadis contre les spirituels: l'ob– servance de la règle selon les déclarations pontificales est la seule juste et la seule possible. Toute le reste est utopie et fiction. De ce côté il n'y a donc aucun moyen d'approche, du moins en principe 38 • Mais pour la pratique n'a-t-on pas créé un pont en accordant les. maisons dites de récollection? Elles semblaient en effet une solution plausible après 1517, alors que tous les groupements de réforme de– vaient se joindre à l'observance. Le grand propagandiste en la matiè– re fut le ministre général de l'observance même: François des An– ges (1523-1528), qui lui-même provenait du mouvement de réforme espagnole. Il s'appliquait avec zèle à faire observer fidèlement la règle d'après les déclarations papales, dans l'esprit de Bonaventure,. Bernardin de Sienne et de Jean de Capistran. Les déclarations de Nicolas III et de Clément V y occupèrent une place de choix. En donnant donc aux frères réformés, qui voulaient garder la règle d'une· manière plus spirituelle et plus parfaite cette possibilité dans le cadre de l'observance, il serait évident. pour tous et chacun, que l'obser– vance «pure» et « littérale» de la règle, selon I'« esprit» et I'« inten-· tion » de François était possible aussi à l'intérieur de l'observance of– ficielle, sous des supérieurs ordinaires. On verrait ainsi que la diffé– rence entre l'observance de la règle en tant que devoir sous peine de péché et du testament en tant qu'idéal de perfection par amour ne devait pas nécessairement aboutir à une division des frères, com– me cela avait été le cas dans le passé de l'Ordre. Qu'on pense à la as Cf. Firmamentum trium Ordinum, loco cit., f.2, 14v, 154v-164. Des grandes conformités et des légères distinctions entre la façon d'envisager les problèmes et de les vivre à l'aide· des statuts respectifs dans les cercles de Pierre Villacreces, Lope de Salazar, Jean de La Puebla, les discalcéates et les récollets, dans les maisons de récollection, à base des statuts. respectifs, cf. A. URrnE, Espiritualidad, loco cil., 133-161.

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