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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA RÉFORME CAPUCINE 27 C'est dans cette atmosphère que furent formés entre autres le jeune Bernardin de Sienne et Jean de Capistran 25 • On voit en outre par leurs œuvres ultérieures - et celles des autres observants - que le monde de leurs idées spirituelles et théologiques s'est profondé– ment nourri des écrits littéraires des principaux spirituels: Olivi, Ubertin de Casale, et autres. Il est frappant toutefois que l'on ait en général su se mettre en garde contre les spéculations extrêmes spiritualistes et joachimitiques. Le groupe français se forma surtout en Touraine, autour du cou– vent de Mirabeau, avec à peu près les mêmes tendances. Dans un écrit, appelé Queremonie, ces frères s'adressent au concile de Cons– tance en 1415. Ils demandent d'observer la règle suivant la lettre sous la conduite d'un vicaire-provincial, à l'aide des déclarations pon– tificales, c'est-à-dire celles de Clément V. Le motif de leur demande repose, non seulement quand au contenu, mais souvent aussi litté– ralement sur l'écrit d'Ubertin de Casale, Sanctitas vestra, écrite en 1319, au profit des spirituels contre la communauté. Leur intention. est clairement exposée: la pleine vie évangélique de la règle, telle que François l'a montrée par la parole et l'exemple, surtout dans son testament. Ils estiment manifestement que les déclarations pontifi– cales mentionnées par eux, n'y sont pas opposées 26 , Le mouvement espagnol (et portugais) se répandit dans plusieurs provinces de l'Ordre. Ses principaux pionniers furent le Bienheureux. Pierre Villacreces et Lope de Salazar y Salinas, qui fut plus tard son disciple; puis Pierre de Santoyo et S. Pierre Regalado. Leur trait spirituel principal dès le commencement (fin du 14e siècle) reste toujours le même: vivre le plus fidèlement possible l'idéal évangéli– que parfait de François. En voici les traits caractéristiques: se rap– procher le plus près possible de la manière de vivre de François et de ses compagnons à la Portioncule, accentuer le silence, réserver journellement du temps pour la méditation, célébrer la liturgie sobre– ment (une seule messe, pas de chant pour l'office divin), être austère dans les pratiques de pauvreté et de pénitence, s'en référer sans cesse à la doctrine et à la vie de François à côté de la règle, surtout à son testament, renoncer aux déclarations pontificales, qui ne pren– nent pas la règle à la lettre 27 • Ici encore aucune trace des excès théo- 25 Cf. EMMERICUS AB IZEGEM, O.F.M.Cap., in Coll.Franc. 10(1940) 387; D. PACETTI, O.F.M., in Studi Franc. 16(1944) 19; DOUCET, in Arch.Franc.Hist. 28(1935) 160-161; Opera Omnia de S. Bernardin de Sienne, ed. Quaracchi 1955, s.v. Olivi, etc.; F. VAN DEN BORNE, in Sint Fran– ciscus 5(1959) 75-76. 26 L. OLTGER, De relatione inter Observantium Queremonias Constantienses (1415) et Ubertini Casalensis quoddam scriptum, in Arch.Franc.Hist. 9(1916) 3-4; CLARENTIUS VAN ROT– TERDAM, Vit de geschiedenis van de Observantie, in Franc.Leven 8(1925 280-284; 9(1926) 7-11, 41-46. 21 Cf. Jntroducci6n a los orfgenes de la Observancia en Espaiia. Las Reformas en los

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