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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA REFORME CAPUCINE 2r de « ce qu'en conscience on peut et de ce qu'on peut ne pas faire»· - norme que nous rencontrons aussi dans les déclarations pontifi– cales de la règle - doit avoir une raison d'être très profonde. En fait il doit - et les papes avec lui - avoir considéré comme impos– sible ou inopportun de faire progresser l'unité entre les frères plus modérés et les plus idéalistes en indiquant le minimum obligatoire· sous peine de péché selon la règle pour aboutir au maximum par amour jusqu'à la perfection évangélique, selon le testament de François. Cette raison profonde nous ne voudrions pas la chercher dans la grande diffusion de l'Ordre et le développement connexe de la. vie et du travail des frères. Nous pensons plutôt au danger imminent d'une hérésie spiritualiste, nuancée de joachimisme extrême (mieux pseudo-joachimitique), c'est à dire d'un littéralisme évangélique, qui jure par la lettre de l'Évangile, de la règle, du testament; qui est regardé comme obligatoire sous peine de péché et qui, sans plus de déclaration ou de commentaire, doit être observé simplement et in– tégralement. Ce littéralisme menaçait déjà du temps de François lui– même le renouveau évangélique dans l'Église. François savait vaincre cette façon de donner à la lettre un caractère absolu qui tue, au moyen du primat de l'esprit, qui vivifie; mais tous, même parmi ses premiers compagnons, n'ont su l'imiter dans la suite. Pour éviter ce danger évidemment imminent, encore renforcé par le joachimis– me naissant, on s'en tint à une observance de la règle qui fut inter– prétée davantage selon l'esprit et selon les circonstances de temps et de lieu que selon l'interprétation littérale stricte. Par cette manière de rendre l'idéal de !'Ordre plus relatif, l'observance donnait dans la pratique moins de prise aux adversaires. Qu'on pense en particu– lier à l'université de Paris. La scission des esprits: communauté et spirituels La position extrêmement difficile de Bonaventure se voit peut– être mieux par ce qui a eu lieu dans l'Ordre après sa mort. Alors apparaissent très nettement les divergences d'opinions, formant des partis s'affrontant nettement: la communauté et les spirituels. Nous· nous trouvons ici en face d'une scission des esprits, où la différence· entre le minimum obligatoire sous peine de péché et le maximum recherché par amour n'a plus aucune chance de pouvoir être la for.. mule d'unité de l'Ordre. La communauté, représentée surtout par la direction officielle· de l'Ordre, soutient l'observance de la règle selon les déclarations pontificales, dont les principaux sont: Quo elongati de Grégoire IX, Exiit de Nicolas III et Exivi de Clément V. Ce point de vue de l'ob-·

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