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FRANÇOIS PORTER, FRANCISCAIN IRLANDAIS À ROME 389 que, devant cette fidélité désintéressée, la reconnaissance de la famille royale dut s'étendre largement à tous les Porter; avant tout à la femme et à la fille du précepteur (qui vivaient à la cour de Saint-Germain à Paris), au frère aîné, le franciscain, et au cousin Jacques, le diplomate. Gauthier Porter, le futur franciscain, naquit vraisemblablement en 1632 11 • Sur ses études primaires, il n'y a aucun renseignement. Il les fit sans doute dans ou près du foyer familial. Mais, en Irlande, les études secondaires constituaient depuis longtemps, et tout spé– cialement à l'époque de Cromwell, un problème grave pour les parents catholiques désireux de faire éduquer leurs fils dans leur religion. Ainsi, à l'exemple de tant d'autres, Gauthier dut secrètement quitter son île, et sans ressources, confiant dans la générosité des catholiques du continent, risquer le pas décisif de sa vie. C'est à Lille qu'il fut reçu. Un capucin irlandais, François Nu– gent, à la fois mystique et apôtre, y avait fondé un collège pour les jeunes irlandais originaires de Leinster et de Meath 12 • Ce petit institut, comprenant six à sept prêtres et quelque vingt-cinq élèves, dont une dizaine d'internes, formait de nombreux futurs mission– naires d'Irlande: capucins, franciscains, augustins, jésuites. Les étu– diants suivaient les cours chez les jésuites de Lille. C'est dans ce collège, que natif de Meath, Gauthier Porter vint se fixer. En finis– sant ses humanités en septembre 1653, il reçut de ses maîtres, le témoignage suivant qu'il allait conserver précieusement à travers sa longue vie: « Gualterus Porterus, Ibernus, adolescens est optimis moribus, pietate ac ingenio insignis, eo profectu humanioribus Iitteris in hoc collegio nostro Insulensi Societatis Iesus operam navavit, ut inter duos primos totius classis locum obtinuerit; denique adolescens est qui omnium mecenatum favores mereatur. Datum Insulis 12 Septembris. Ita testor Petrus Dyserinus, S.J., rhetoricae professor 13 • 11 Il est vrai, Cleary, p.121, donne l'année 1622, mais il s'est sans doute basé sur l'épitaphe de la pierre tombale posée en 1736, c'est-à-dire 34 ans après l'inhumation, lorsque la mémoire du défunt ne devait plus être vivante. La pierre porte: obiit anno MCCII die VI Aprilis aetatis suae circiter LXXX. Dans une attestation donnée à Rome en mars 1696, Porter dit lui-même qu'il est âgé de 64 ans. Cf. C. GrnLIN, The Processus Datariae, dans Fatlier Luke Wadding. Commemorative Volume, Dublin 1957, 613. 12 Sur ce collège voir Wilfred BRULEZ, Correspondance de Richard Pauli-Stravius (1634- 1642), Bruxelles-Rome 1955, passim, et surtout 559-560. Sur François Nugent ou d'Irlande, voir F.X. MARTIN, O.S.A., Friar Nugent. A study of Francis Lavalin Nugent (1569-1635) agent of the Counter-Reformation (Bib!iotheca Seraphico-capuccina, 21), Rome-Londres 1962; HILDEBRAND [DE HOOGLEDE], O.F.M.Cap., De Kapucijnen in de Nederlanden, 10 vol., Anvers 1945-1956, passim. 13 Voir Alfred PONCELET, S.J., Nécrologe des jésuites de la province Gallo-Belge (extrait des Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique, 3• série, t.III-V, 1909), Louvain 1908, 75.

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