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FRANÇOIS PORTER, FRANCISCAIN IRLANDAIS À ROME 407 nous dit de lui !'Histoire des ouvrages des Savants 73 , publiée au mois d'octobre dernier, est vrai, il doit être à Paris présentement. On m'a écrit de Rome qu'il en avait été chassé; on veut dire peut-être qu'il en a été renvoyé par ses supérieurs. Quoiqu'il en soit M. Magliabec– chi74, selon le volume que je viens de marquer, l'avait vu à Florence l'été dernier. Ce Père, en lui faisant présent d'un Abrégé des Annales ecclésiastiques d'Hibernie qu'il a fait imprimer à Rome et dédié au Pape d'ajourd'hui, lui dit qu'il !'allait faire réimprimer à Paris avec des augmentations et qu'il y mettrait aussi au jour un Recueil de tous les décrets des Papes et des Conciles sur les matières de la foi. C'est à nos censeurs de prendre bien garde à ne rien laisser passer dans celui-là qui ne soit de bon alloi. Apparemment ce bon religieux vient demander pension au roi et au clergé pour avoir sollicité si heureusement au nom du roi d'Espagne la condamnation de la doc– trine de la France. Le Père Dias 75 , ajoutai-je, lui a succédé. Il avait eu ordre d'Espagne de s'en retourner, mais il a de trop puissants appuis, outre celui de l'ambassadeur, pour ne pas demeurer à Rome tant qu'il lui plaira ». De tout ceci, le fait du renvoi est la seule chose à retenir pour le moment. Cherchons les raisons qui furent à l'origine de cette mesure. La situation interne de Saint-Isidore était, nous l'avons dit, assez délicate du fait que ces religieux, vivant obligatoirement hors de leur patrie, appartenaient à quatre provinces en litige. L'un d'eux, Patrice Duffy, agent du roi d'Espagne, donnait lieu à beaucoup de plaintes. À la suite d'une visite faite par le secrétaire de la Congrégation de la Sacra Visita, Aldéran Cibo, cardinal protecteur de l'Ordre, avait exigé, le 20 mai 1689, que Duffy fût renvoyé de Rome à Louvain ou en Espa– gne. Et de fait, le 24 juin suivant, l'agent royal prit le chemin de Naples 76 • Mais il ne partit pas sans s'être défendu et avoir fait jouer tous les atouts dont il disposait. C'est-à-dire que, pour l'honneur de l'Espagne, il fit intervenir le P. François Diaz. Pour finir il eut sa revanche. Le cardinal protecteur donna un nouveau décret de renvoi à charge du Père Porter. Mais, vraisemblablement, il ne le fit pas sans y avoir été forcé. Dans une Depositio de conspiratione et coniuratione facta contra R.P. Bonaventuram Brennagh, guardianum, et R.P. Michaelem Tonerum in Collegio S. Isidori de Urbe anno 1692, on lit qu'un certain nombre de religieux de Saint-Isidore sont contraires à leur gardien: 73 Suite de la revue Nouvelles de la république des lettres, dirigée de 1684 à 1687 par .Pierre Bayle; !'Histoire des ouvrages des savants fut dirigée par Henri Basnage et parut de 1687 à 1709. 7 4 Antoine Magliabecchi, savant bibliothécaire du Grand Duc de Toscane, avait une cor– respondance très étendue. Voir les ouvrages de consultation. 75 Sur François Diaz, nous allons revenir. 76 Voir CEYSSENS, Patrice Duffy, art. cit., passim.

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