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406 LUCIEN CEYSSENS dra le titre de nonce, lorsque le 8 janvier 1687 Roger Palmer, comte de Castlemaine, fait à Rome son entrée solennelle comme ambas– sadeur du roi britannique. On comprend qu'en cette occasion le Père Porter, frère de Patrice et cousin de Jacques, fut de la fête 69 et qu'ensuite il eut ses entrées dans la nouvelle ambassade. Celle-ci cependant, dès le début, se révéla peu utile à cause de l'union trop étroite entre Jacques II et Louis XIV, le grand adversaire du pape 70 • Bientôt Castlemaine est remplacé par Jean Lytcott; mais il n'est plus qu'un simple agent et il perdra pied lorsque Guillaume III en– vahit l'Angleterre et monte au trône. Mais voici un fait important pour le Père Porter. Au début de 1789, Jacques II qui organise sa cour d'exil à Saint-Germain (Paris), envoie à Rome, pour une mission importante, un personnage de confiance: le colonnel Porter, c'est à dire Jacques le cousin du franciscain. Il arrive le 28 février, porteur d'instructions secrètes. Il séjourne au palais du cardinal d'Estrées, ambassadeur de France. En cette occasion, le religieux, qui a ses entrées à Rome, devient un personnage considérable. C'est lui sans doute qui introduit son cousin, le 15 mars, à l'audience du pape 71 • L'exil en France Mais la roue de la fortune ne s'arrête pas. À son tour, l'année suivante, le franciscain doit prendre le chemin de l'exil. Assurons-nous d'abord du fait. Une preuve irréfutable en est fournie par le registre des messes de Saint-Isidore. Porter ne le signe plus à partir du 17 avril 1690 72 • Il ne s'agissait pas de maladie, car la signification particulière de son départ fut bientôt après rendue publique par Quesnel, qui avait ses correspondants à Rome et qui dans son opuscule anonyme: Lettre d'un abbé à un prélat de la Cour de Rome sur le décret de l'Inquisition du 7 décembre 1690, [Toulou– se] 1691, p.38-39, écrit: « Le Père Porter... est un autre Hibernais, que je ne connais pas trop bien, mais nous pourrons le mieux connaître à l'avenir. Car si ce que 69 Parlant, dans son Compendium Annalium (p.302) de l'entrée solennelle à Rome du comte de Castlemaine, Porter écrit: « ea pompa, eo ritu, et magnificentia, ut ego vidi, quae tanti regi decuit ». 70 Après son retour à Rome, Castlemaine resta en correspondance avec Porter. Celui-ci le tenait au courant des affaires de Rome, lui recommandait la « paix» de Saint-Isidore, et annonçait son prochain retour en Irlande. Voir à Killiney, Wadding Papers, D 1, f.629 une réponse (originale) de Castlemaine à Porter en date du 30 mars 1688. 71 PASTOR, op. cit., XIV/2, 376-377. Cf. M. HAY, Failure in the Far East, 51, 52, 65. 72 Rome, Collège Saint-Isidore, Liber missarum.

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