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FRANÇOIS PORTER, FRANCISCAIN IRLANDAIS À ROME 401 la page 191, où elle est exprimée en calendes. Ce document et bien d'autres ont des annotations, quelquefois très longues, empruntées à divers auteurs. La condamnation du pélagianisme (p.1-5) est suivie de seize pages (5 à 21) de notes prises du cardinal Baronius et de Sévérin Binius. Nageant dans ce mare magnum, on s'y perd et on s'y noie. Malgré tout, le livre accumule une étonnante richesse de docu– ments, surtout pour les époques postérieures, de Wiclef, de Luther, de Baius et surtout de Jansénius. Les documents pontificaux contre ce dernier et ses disciples ne manquent pas à l'appel. Sous ce rapport, le livre n'était donc nullement suspect. D'ail– leurs, dans la composition, Porter s'etait fait aidé par le cardinal Michel-Ange Ricci, le P. Hippolyte Maracci (des clercs de la Mère de Dieu et confesseur du pape Innocent XI), le P. Jacques Ricci, domi– nicain (secrétaire de la Congrégation de l'Index et provincial de la province romaine) 52 • En outre le livre avait été publié par la Ca– mera apostolica; il portait les approbations du vice-gerente, du maître du Sacré-Palais, du procureur général des franciscains et de confrères de Saint-Isidore. De plus il était dédié (après subvention promise), au cardinal Paluzzo Altieri, protecteur de l'Irlande et, sous le pape précédent, cardinal-neveu. On croirait donc qu'un tel livre ne devait courir aucun risque. Cependant, le 26 août 1682, un an après sa parution, il fut frappé par un décret du Saint-Office; même par un décret très grave, puisqu'il ne portait pas la formule donec corrigatur 53 • Certes, c'était un coup dur pour l'auteur qui depuis des années se démenait pour la condamna– tion des jansénistes. Pourquoi cette mesure prohibitoire? Reusch avoue n'avoir pu 6 2 Porter donne ces détails dans une supplique au pape (Killiney, Porter Papers). 53 Porter écrira lui-même, le 13 octobre 1862: « Meum Syntagma rigido decreto fuit prohibitum, ne vel emendaretur, vel legeretur, vcl ullibi imprimeretur » (cf. infra). François Valentin, agent à Rome d'Alphonse de Berghes, archevêque de Malines, écrit le i9 septembre 1682 à ce dernier: « Ayant été ce matin à ]'Imprimerie apostolique pour voir si la prohibition du petit livre Notulae ad decretum [Archiepiscopi Mechliniensis; cf. F.H. REUSCH, Der Index der verbotenen Bücher II, Bonn 1885, 524] etc., avait été publiée, j'ai rencontré les prohibi– tions ci-jointes et non celle que je cherchais, qui concernent certains livres en flamand, et l'œuvre que le P. Portera a colligé et mis en lumière l'an passé. Ce bon Père mérite bien cette mortification, puisqu'il s'est rendu ennemi des gens de bien qu'il a tâché d'affliger. Le R,P. Gabrielis en a l'expérience et novit hominem; et c'est un des réguliers qui s'est le plus opposé au décret de Votre Seigneurie Illustrissime » (Malines, Archives de !'Archevêché, Correspondance Valentin, t.II , 68). Sur le décret de l'archevêque de Malines, relatif à l'expo– sition du Saint-Sacrement et son port dans les processions, voir mon étude: La citation à Rome d'Alphonse de Berghes, archevêque de Malines, 1679-1680, dans mes Jansenistica. Stu– diën II, 125-192.

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