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398 LUCIEN CEYSSENS lui; elle ne paie pas ses dettes; elle est même assez indélicate pour renvoyer les lettres de Porter à son adversaire Duffy. D'une lettre de Porter en date du 13 décembre 1681, Duffy reçut, renvoyé de Lou– vain, cet extrait : « Congregatio Lovaniensis, postqu2m me coniecit in labirinthos inex– tricabiles, nunc me pessime tractat, prodit et deserit causam [cum] debitis pro eorum scripturis; quae debita nunc creverunt usque ad 30 scuta. Illi homines, post tot sudores meos, conantur me exponere ludibrio Urbis et citationibus amamiensium [ !] pro scripturis. Causa nostra optime procedit, sed illi nos indignissime turbant, zizania ini– ciunt, dissidia pro viribus alunt. Quis umquam fidat similibus? Et sunt tam obstinati ut sibi persuadeant se melius novisse stylum et praxim huius loci quam nos. Si ergo sequerer desperata eorum consilia et suggestiones iam causa esset pessumdata et praecipitata pro toto hoc pontificatu. Non est quod rumpant mihi caput. Illa divisio scandalosissima et perniciosissima numquam flet, faciant quod velint, nec umquam ulla pars causae decidetur per decretum illum [ !] publicum, ut ipsi imprudenter petunt, donec tota simul finiatur. Sic enim, pro bono istius causae et pace istius regionis ac extirpandis penitus et cito erroribus, statuit prudentissime Congregatio. Et quamdiu ipsi vexant in non mittendo subsidio, tamdiu (ut ego protestor) tardabitur causa, et tune mordebunt labia sua. Totum malum venit ex ipsis. Deus favet. Porta aperta est, idque miraculose, et causa in procinctu est ut finiatur. Illi autem pro viribus obstant ne finiatur » 45 ". Mais en 1680-1681 Porter eut d'autres ennuis. Les Avvisi [La gazette] d'Amsterdam du 18 février 1681 en publiait la nouvelle: « Un certain prêtre nommé Porter, ayant, il y a quelque temps, tiré diverses propositions du livre d'un certain moine nommé le Père Gabriel, et ayant demandé de bouche et par écrit, à divers théologiens si elles pouvaient être tolérées, il a été arrêté, emprisonné et sera apparemment condamné à [l'exil] parce qu'il a mis en doute la [légitimité de] de ce qui était contenu dans un [livre] publié par permission de la Congrégation de la Propagande [ !] et qu'il a eu l'effronterie d'en demander le sentiment de quelques particuliers » 46 • Il s'agit ici de l'affaire de Gilles Gabrielis 47 • Ce religieux bogard belge, tenu pour janséniste, avait publié en 1675 des Specimina moralis christianae et moralis diabolicae in praxi. Il fut attaqué, dénoncé, cité à Rome. Dans la Ville éternelle, il donna entière satisfaction. Il eut permission de corriger son livre et de le réimprimer à Rome 45a Killiney, Porter Papers. 46 Ibid. 4 7 Voir notre étude: Gilles Gabrielis à Rome (1679-1683). Épisode de la lutte entre rigo– risme et laxisme, dans Antonianum 34(1959) 73-110.
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