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UN DÉFENSEUR DE BENOÎT XIII, ANTOINE « DE PISCIBUS » 275 :lité et n'en veulent rien entendre (hanc viam totaliter refugiunt et horrescunt). La seule solution à laquelle ils aspirent à en perdre l'ha– leine (ad quam hianter anhelant) et qu'ils s'obstinent à défendre est la démission spontanée (via liberae cessionis). Troisième et dernière voie proposée, la cession du pontificat ap– pelle 7 remarques : 1° La renonciation au pouvoir n'est pas une nécessité absolue (necessarium simpliciter). Un acte n'est moralement bon que si sa fin l'est. Un objet n'est visible que s'il est éclairé. Voilà des nécessités absolues. Mais l'unité de l'Église peut être rétablie par d'autres voies que la cession. 2° Benoît XIII n'est pas fauteur de schisme parce qu'il refuse de démissionner. Il le serait s'il excluait tout moyen légal (omnem viam licitam et honestam) de refaire l'union. Mais la cession ne représente pas l'ensemble des possibilités. Il en est d'autres plus .avantageuses. 3° Refuser de déposer la tiare n'est pas une faute mortelle. Le péché est une transgression d'une loi divine. Or il n'existe pas de précepte qui oblige un pape à donner sa démission dans le cas de l'imminence d'un schisme. 4° Dans les circonstances présentes l'enquête judiciaire est pré– férable à la démission libre et spontanée, car la priorité revient à la solution qui soit avantageuse pour tous et ne cause de préjudice à personne. C'est le cas de la voie d'enquête qui ne nuirait ni au pape, puisqu'elle concerne la défense de ses droits, ni à l'Église dont elle referait l'unité, ni aux princes temporels qui bénéficieraient de la paix et de la concorde rétablies. En revanche, la voie de cession, qui pourrait être utile à l'Église et aux princes temporels, nuirait au pape parce qu'elle ne tiendrait pas compte de ses droits (cuius iustitia totaliter occultatur) - encore une affirmation de la légitimité de Benoît XIII -. Elle risquerait même d'être nocive à l'Église car, voyant que la préférence est donnée à la voie de cession, les princes temporels y trouveraient éventuellement un encouragement (incenti– vuni et occasio) à fomenter des troubles dans l'Église et à faire dépo– ser un pape défavorable à leur politique. L'objecteur admettrait ce raisonnement si les voies d'union pro– posées comportaient chacune les mêmes chances et les mêmes avan– tages. Mais tel n'est pas le cas puisque la cession réglerait le confüt plus vite que l'enquête judiciaire. A quoi A. de Piscibus riposte tout heureux que si le choix doit être fait en considération du temps, la préférence revient nécessairement à l'humble soumission qui est la plus expéditive des trois voies proposées. Quelle ne serait pas sa

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