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274 CLÉMENT SCHMITT mieux que lui. N'est-il pas du nombre des cardinaux crees avant le Schisme? N'a-t-il pas pris part personnellement à l'élection « forcée» de « l'apostat » Urbain VI et de « l'apostolique » Clément VII? Notons les termes tam electioni per impressionem... apostatici Urbani quam apostolici Clementis qui sont autant d'affirmations de sa légitimité. D'autre part, depuis le début du Schisme Benoît XIII avait patiem– ment examiné les voies propres à refaire l'unité et lu tout ce que l'on avait écrit en la matière. Mais puisque son maître insiste, il s'excuse de son ignorance et de son incompétence et s'attèle à la tâche. La première solution proposée est la voie de l'enquête judiciaire ( via iuris ou iuridicae inquisitionis ). Puisque le Schisme tire son origine du fait que l'on ne sait qui est exactement le pape canoni– quement élu, il suffit de lever le doute. Qu'on recoure donc à l'enquête, méthode qui réunit toutes les qualités requises: elle rétablirait la paix (via pacifica), ferait la lumière (via utilis) et aboutirait à l'union (via eligibilis), sans doute dans un délai moins rapproché. Mais le temps n'importe pas quand le succès est assuré. L'objecteur évoque deux difficultés: 1° Le Schisme a provoqué la désunion et la discorde entre les rois, les princes, les nations, les provinces, etc. et causé de graves préjudices à la chrétienté. Or l'enquête judiciaire, nécessairement longue, prolongerait ce fâcheux état de choses. Mais A. de Piscibus estime que des calamités de ce genre existaient bien avant le Schisme et qu'il conviendrait de pâtir encore quelque temps plutôt que de renoncer à établir la vérité dont dépend la paix de l'Église. 2° L'enquête judiciaire aboutirait-elle réel– lement à un résultat? et de quelle façon? il faudrait, répond notre auteur, confier l'enquête à des théologiens et à des juristes experts et honnêtes choisis dans le camp de Benoît XIII et dans celui de ses adversaires. Au cas où les deux partis refuseraient de s'entendre, la décision reviendrait au Concile œcuménique que Benoît XIII seul est en droit de convoquer; autre affirmation de sa légitimité. La deuxième solution, celle que A. de Piscibus souhaite mani– festement que l'on retienne parce qu'elle est, à son avis, la plus simple, la plus juste et la plus rapide, est celle de l'humble soumis– sion (via obedientialis humiliationis). L'ensemble des « schismati– ques», c'est-à-dire tous ceux qui ont refusé de passer à l'obédience d'Avignon, confesseraient leur erreur, feraient amende honorable et reconnaîtraient avec respect et humilité le pape canoniquement élu, à savoir Benoît XIII. L'efficacité d'une telle voie est patente, si bien que la démonstration est inutile. Mais les adversaires de Benoît XIII redoutent pareille éventua-
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