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UN DÊFENSEUR DE BENOÎT XIII, ANTOINE « DE PISCIBUS » 281 pereur Sigismond et aux délégués il ne restait plus qu'à rentrer à Constance et à refaire l'union sans le concours du pape. Les contem– porains ont eu pour ce dernier des paroles bien sévères, jusqu'à le traiter d'homme malveillant, d'ennemi de la paix, de bête cruelle, de démon et de Judas 54 • Il faut avouer malheureusement que le mémoire d'A. de Piscibus a pu contribuer à encourager et renforcer Benoît XIII dans son obstination. La question se pose de savoir s'il s'est prêté à ce rôle ingrat de bon cœur, par conviction ou par pure condescendance. Quoi qu'il en soit, il eut assez d'intelligence pour comprendre qu'il avait défendu une cause perdue, si bien qu'il finit par abandonner l'exilé de Pefüscola et reconnaître l'autorité de Mar– tin V, l'élu de Constance. Sur la demande de Benoît XIII, Antoine « de Piscibus », 0.F.M., exa– mine les voies propres à refaire l'union. Il admet en principe la voie de l'enquête judiciaire, mais lui préfère la soumission immédiate de toute l'Église à Benoît XIII. Si la voie de cession, estimée inopportune, injuste et dangereuse, était imposée, l'élection du nouveau pape reviendrait au seul cardinal encore en vie institué avant le Schisme, savoir Pedro de Luna. - Juillet-septembre 1415. - Paris, Bibliothèque Nationale, manuscrit latin 1479, fol. 168r, 170r-173r 55 • [EXORDIUM] [168r] Fratris A. de Piscibus, de Ordine Minorum, Siculi. [170r] Pater beatissime, cum fuerim requisitus ex parte Sanctitatis vestrae, ut si quas viderem vias, quibus sancta mater Ecclesia hoc pestifero lacerata schismate ad unitatem et pacem redigi posset, quod illas vestrae Beatitudini ce– leriter aperirem. Considerans, quod illud, quod a me quaeritur, propter sui altitudinem, mei infimissimi et imperitissimi ingenii facultatem excedit, mallem in re tam •• « Ille obstinatus Petrus de Luna malivole se habet; ... ille malignissimus hostis pacis... -constat de inflexibili pertinacia cum impietate impermixta illius crudelissimae bestiae, quae sibi sumsit nomen Benedictus suis nephandissimis operibus omnino dissonum usurpare. Vix sermone posset explicari quantis dolis, quantis astutiis et nequissimis machinationibus se nitebatur... ut odibilis Deo et hominibus memoria sua in maledictione perseveret » (lettre des délégués de l'Université de Cologne à Constance, dans MARTÈNE-DURAND, Thesaurus II, col. 1654 n° 17-18, col. 1657 n° 19); « ... omnia... bibit et fecit [l'empereur] humanitates et humilitates isti dyabolo Petro de Luna... quas simplex miles non debuisset fecisse » dit Pierre de Trilhia dans une lettre datée du 15 déc. 1415, insérée dans le journal du notaire pontifical Jacques Cerretano, éd. Finke, Acta Concilii Constanciensis II, 272; « ••• cautulose... protestationes facit revocatorias et submissionis verbo tantum re tamen et effectu in schismate uti prius et heresi perdurat ad instar Jude proditoris... Patet... quod... nedum est fautor, nutritor et continuator scismatis antiquati, set hereticus formatus et dampnatus » (relation de Jean de Wellis, dans FINKE, Acta Concilii Constanciensis III, 508). 55 Dans notre transcription nous adoptons l'orthographe classique plus commode pour .le lecteur.

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