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UN DÊFENSEUR DE BENOÎT XIII, ANTOINE « DE PISCIBUS » 279 .mesure Benoît XIII a puisé dans le mémoire d'A. de Piscibus pour justifier sa position. Remarquons que le texte ne souffle pas mot de certaines exigen– ces qui reviennent sans cesse dans les discours et les cédules du pape: annulation des sanctions de Pise 4 4, translation du Concile dans une ville de la France méridionale 45 , concession du titre de cardinal légat a latere dans le cas d'abdication spontanée 46 • On est tenté d'en conclure qu'A. de Piscibus, même après sa nomination de pénitencier apostolique, n'a point vécu dans l'entourage du pape et que ce der– nier n'eut même pas la possibilité de lui donner des instructions dé– taillées lorsqu'il le pria de rédiger le mémoire. L'auteur dit bien qu'il appartient au pape de réunir le Concile, mais non pas que le pape a autorité sur le Concile, ce que pensait Benoît XIII 47 • Il ne prétend pas non plus que son maître avait tout tenté pour refaire l'union quand il rapporte dans son exorde que Benoît XIII avait examiné toutes les voies proposées ou possibles et lu tout ce que l'on avait écrit en la matière. Pourtant le pape protesta vivement de la bonne volonté manifestée depuis son élection et rappela, lors de la première audience du 21 septembre 1415 et quelques jours plus tard, dans le fameux discours de 7 heures, les démarches faites en vue de l'union, en quoi un auteur moderne voit « une marque irrécusable de sa bon– ne foi »'' 8 • Dans sa réponse définitive à l'empereur Sigismond, le 13 octobre 1415, Benoît XIII soutint qu'il avait toujours proposé la voie de justice comme la plus sûre et la plus saine 49 • On aimerait en avoir les preuves. Paris 1717, col. 1647-58; FINKE, Acta Concilii Constanciensis III, 454-509; O. RINALDI, Annales Ecclesiastici XXVII, Paris 1887, 415-417 n.47; L. SALAMBIER, Le Grand Schisme d'Occident, Paris 1902, 363-369; N. VALOIS, La France et le Grand Schisme IV, 332-351; G. PILLEMENT, Pedro de Luna, le dernier Pape d'Avignon, Paris 1955, 234-246; M. DrJOL, Le procès de Benoît X Ill, dernier Pape d'Avignon, devant l'histoire et le droit, Paris 1959, 32-35. Nous remercions M. Dijol, avoué près de la Cour d'Appel de Montpellier et Chargé de cours à la Faculté de Droit, de nous avoir aimablement prêté son propre exemplaire; l'étude citée est aujourd'hui épuisée. 44 M,IRTÈNE-DURAND, Thesa11ruJ II, col. 1648 (réponse du 13 oct. 1415 à l'empereur); 1649 (cédule présentée à l'empereur le 14 oct. 1415); 1657 (lettre des délégués de l'Université de Cologne à Constance, n° 19); R1NALDI, Annales Ecclesiastici XXVII, 415 n.47; FINIŒ, Acta Concilii Constanciensis III, 465 (lettre de Pierre Cornue!); 500 (relation de Jean de Wellis). 45 Cédule du 14 oct. 1415, dans MARTÈNE-DURAND, Thesaurus II, col. 1648; G. FILLASTRE, Gesta Concilii Constanciensis, éd. Finke, 54. 46 MARTÈNE-DURAND, Thesaurus II, col. 1649 (propositions faites à l'empereur à Perpignan). 4 7 FINKE, flcta Concilii Constanciensis III, 507 (relation de Jean de Wellis). 48 DnoL, Le procès de Benoît XIII, 33. 49 « ... respondit: via sccurior et salubrior est via iustitiae, quam ipse semper obtulit et offert», texte dans MARTÈNE-DURAND, Thesaurus II, col. 1648. Rinaldi dit à ce propos: « Narrant [les actes du colloque de Perpignan]... ilium... respondisse viae se iustitiae semper inhaesisse (quem tamen ab ea revera semper aversum fuisse, suis locis ostendimus) » (XXVII, 415 n.47).

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