BCCCAP00000000000000000000834

UN DÊFENSEUR DE BENOÎT XIII, ANTOINE « DE PISCIBUS » 27T La longue discussion d'A. de Piscibus peut être résumée en quel– ques lignes. Trois voies susceptibles de refaire l'unité sont passées. en revue. La cession du pontificat, solution obstinément défendue par les adversaires de Benoît XIII, est repoussée en raison des cir– constances qui la rendraient inopportune, vaine et même dangereuse.. L'enquête judiciaire qualifiée de lente est admise en principe, mais. la préférence doit être donnée à la voie qui réunit le plus d'avantages. et c'est la soumission immédiate de toute la chrétienté à Benoît XIII reconnu comme le pape canoniquement élu. En d'autres termes, et nous dégageons ainsi la conclusion gêné-· rale de la lettre, Benoît XIII est présenté comme le pape authenti– que. Il ne doit donc ni donner sa démission ni souffrir que l'on examine la légalité de son élection, mais être aussitôt reconnu comme le chef de la chrétienté, ce qui résoudrait définitivement le conflit et referait de l'Eglise l'unique troupeau sous la houlette d'un seul pasteur. On se serait attendu de la part d'un défenseur aussi convaincu de Benoît XIII à une démonstration en bonne et due forme de ses thèses. Mais au lieu d'arguments tirés de l'histoire et du droit, A. de Piscibus n'aligne que des affirmations. Dans toute la discussion le· seul élément qui pouvait être exploité en faveur de sa cause est la pression populaire qui amena l'élection d'Urbain VI. Mais le fait n'est évoqué qu'en passant et l'auteur de la lettre ne l'utilise que· pour qualifier Clément VII d'« apostolique» et traiter son rival d'« apostat». Le reste n'est que déclarations sans preuves: Be-– noît XIII est le pape légitime; ses ennemis doivent confesser leur erreur et se soumettre à lui; c'est à lui que revient le droit de dési– gner les experts pour l'enquête éventuelle, d'habiliter les cardinaux et anticardinaux pour une nouvelle élection pontificale, de réunir le concile, d'élire le nouveau pape s'il abdiquait; la voie de cession est inadmissible parce qu'elle fait fi de ses droits; la voie d'enquête est acceptable parce qu'elle en tient compte. Il faut avouer qu'on ne trouve pas plus de démonstrations dans. les deux mémoires rédigés à la même occasion par l'évêque de Jaén et le cardinal de Saint-Ange. Comme A. de Piscibus, Rodrigue Fernandez y Narvaez 38 combat le projet d'abdication de Benoît XIII, mais pour d'autres raisons. On accuserait les rois d'avoir fait pression et l'Eglise sombrerait dans l'anarchie parce que Benoît XIII n'aurait pas eu la possibilité ss Archidiacre, puis évêque de Jaén en Espagne (4 nov. 1383), décédé en 1422; EunEL. Hierarchia Cath. I, 263; U. CHEVALIER, Répertoire biobibliographique II, Paris 1907, col. 3288 ..

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz