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276 CLÉMENT SCHMITT joie si les « schismatiques » consentaient enfin à l'adopter, autrement dit à reconnaître Benoît XIII (unitam hanc viam... eligerent... schis– matici). 5° Renonçant à ses droits pour le bien de l'union, le pape méri– terait les plus grands éloges. A. de Piscibus ne le conteste pas, à con– dition que la voie de cession soit autorisée et qu'elle seule puisse régler le conflit. Dans ce cas, la renonciation libre et spontanée serait un acte bon dont résulteraient pour l'Église les plus grands biens: salut de nombreuses âmes actuellement sous le coup de l'excommu-– nication, renouveau de la foi et de la charité, soumission de la hiérar– chie à l'unique pasteur, vénération de la part des fidèles pour les sacrements et les ministres du culte, etc. 6° La cession de Benoît XIII serait utile à la condition que les décisions relatives à Grégoire XII et Jean XXIII soient définitivement acquises. Grégoire XII a délégué à des procureurs le pouvoir d'offrir· sa démission, mais qui peut certifier qu'il ne l'a pas révoqué après le départ des émissaires de sa résidence de Rimini et avant leur ar– rivée au Concile de Constance? Quant à Jean XXIII connaît-on exactement les intentions des Italiens de son obédience? Autant de questions à résoudre si l'on veut que la démission de Benoît XIII refasse l'union. 7', Si Benoît XIII donnait sa démission, lui seul pourrait élire son successeur. La thèse est formulée en vertu du principe selon lequel l'élection du pape revient au collège cardinalice. En sont exclus tous les cardinaux douteux ou institués par un pape discuté, donc tous ceux qui furent créés depuis le début du Schisme. Le collège électoral est ainsi réduit à Benoît XIII, le seul qui reste en vie des cardinaux promus avant l'élection d'Urbain VI et de Clément VIL Mais l'objecteur pense que Benoît XIII pourrait habiliter les cardinaux du parti de Grégoire XII. La résponse est une nouvelle affirmation de la légitimité de son maître. Celui-ci, dit-il, a le pou– voir (potestatem activam) de conférer la dignité cardinalice aux anti– cardinaux et le droit d'élection, mais ces derniers ne sont pas dispo– sés (propter indispositionem) à bénéficier d'une telle faveur parce qu'ils ne reconnaissent pas la légitimité de Benoît XIII et s'obstinent à prolonger le Schisme. C'est le cas du pécheur qui n'admet pas la grâce de la rémission et qui persévère dans son péché et ne peut, en conséquence, obtenir le pardon de ses fautes. La lettre se termine sur de nouvelles excuses. L'auteur répète qu'il a eu trop peu de temps pour l'écrire et supplie le destinataire de rectifier et d'améliorer ce qu'il peut y trouver d'inexact, de naïf' ou d'insuffisant.

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