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MAXIMILIEN DE MOERDIJK Alvare de Cordoue (IX s.) 16 , le rossignol fait son entrée définitive dans la poésie latine chrétienne. D'après un ms. du Xe siècle, Cl. Blume, S.J., publia un poème sur le rossignol1 7 • Fulbert de Chartres (c.960- 1028) en écrivit un autre 18 • Que ces chants et d'autres fussent répandus en grand nombre c'est ce qui résulte des nombreux manuscrits et de l'adaptation du cantique du Fulbert exécutée par un poète posté– rieur19. Aussi les mêmes idées reviennent-elles en bien des variations: le rossignol annonce le printemps; son chant dépasse en beauté celui de tous les autres oiseaux; il chante nuit et jour; il chante dans les cimes des arbres et apporte par son chant du soulagement au cœur de ses auditeurs. Ces motifs étaient propriété commune et reviennent dans le poème de Peckham. Chez lui aussi le rossignol est l'avant-coureur du printemps {1-2), il soulage par son chant (1, 3), monte dans la cime des arbres pour chanter, et son chant fait enfler sa petite gorge (8). Avant Peckham on entend dans les chansons toutes sortes d'instru– ments: organum, tuba, lyra, tympanistrium, chorda, cythara, tibia. Dans la Philomena, qui est particulièrement destinée à la méditation de la vie et de la passion du Christ et où l'on parle relativement peu de la qualité du chant du rossignol, on entend pourtant l'organum, la lyre et la cithare. Peckham exalte le chant du rossignol dans la matinée (aurore) dont parle aussi Isidore de Séville 20 • Le chant y est lié à la passion du Christ comme dans I'Ecbasis Captivi 21 • Le rossignol y meurt dans son chant comme chez Pline. Le cri de l'oiseau « oci » se rencontre déjà dans la plus ancienne poésie lyrique et épi– que de la littérature française et dans les chants de rossignols latins. Dans Luscinia 22 du manuscrit de Cambridge le poète met fin à son chant pour ne pas ennuyer son auditoire: Tempus adest, ut solvatur nostra vox armonica, ne fatigent plectrum linguae cantionum taedia, ne pigrescat auris prompta fidium ad crusmata 23 • Peckham termine son poème de la même manière : Sed iam metrum finio, ne sim taediosus (str. 86). rn Ibid., III, 126ss. 17 Analecta hymnica, t.33, 343-4. rn PL 141, 348. 19 K. BREUL, The Cambridge Sangs, Cambridge 1915, 63; Neophil. 9(1924) 210. w Voir note 13. 21 Voir RABY, /oco cit., 438-439; Ross, op. cit., 64. 22 Otto GLAUNING, Lydgate's Nightingale Poems, Bungay, Suffolk 1902, 35-38; RABY,. loco cit., 443-448. os Vs. 43-45.

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