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208 MAXIMILIEN DE MOERDIJK me velle assimilari aviculae, quae prae amore languet amati sui, sed languendo etiam laetatur adveniente sibi quod amat et laetando canit, canendo etiam languet, sed in dulcedine et amore. Fertur enim Phi– lomena tota nocte cantui et melo indulgere, ut ei placeat_. cui copu– latur. Quanto magis cum suavitate maxima canerem Christo meo Jesu, qui est sponsus animae meae per totam vitam praesentem quae nox est respecta futurae claritatis, ut langueam et languendo deficiam prae amore ». Dans le Form of Living il dit à propos de l'amour: « the sawle es in the thyrd degre, es as byrnand fyre, and as the nyghttyngale, that lufes sang & melody & fayles for mykel lufe » 49 • De pareils textes nous font présumer à juste titre que Rolle a bien connu le poème de Peckham. Petrarca (1304-1374) compara les prédicateurs qui aiment à s'en– tendre parler eux-mêmes à des rossignols, qui se délectent au son de leur propre chant: « Quid enim quaeso puerilius, immo vero quid insanius, quam in tanta rerum omnium incuria, tantaque segnitie verborum studio tempus impendere, et lippis oculis numquam sua probra cernentem tantam voluptatem ex sermone percipere quarundam avicularum philomena– rium in morem, quas aiunt usque in perniciem proprii cantus dulce– dine delectari » 50 • Ainsi que Peckham et van Maerlant, Rolle (fertur) et Petrarca (aiunt) se réfèrent à d'autres auteurs pour ce qui concerne les qualités du rossignol. John Myrc chanoine augustin de Lilleshall, Shropshire (début XIVe siècle) a trouvé également une application des qualités du ros– signol à la vie spirituelle, mais celles-ci n'ont rien de commun avec celles de Peckham 51 • Du XVe siècle une seule traduction nous est connue, à savoir 49 RABY, loco cit., 448; H.E. Au.&vI, Writings ascribed ta Richard Rolle Hennit of Hampole, New York-London 1927, 420. 5 0 Secretum ou De Contemptu mundi, dia!. II, dans Opera, Bâle 1534, 384. 51 Dans son Manuale Sacerdotum ms. York, Minster Library XVI, 0.11 figurent deux paraboles du rossignol. Fol. 152v-154v: lib. V, cap. XVII: Exemplum phylomene et sagitarii; f.154v-155v: cap. XVIII: De proprietatibus philomene quae in solitis lacis dulcius cantat quam in aliis. Le chap. XVII contient la parabole du roman de Barlaam sur le chasseur et le rossi– gnol. Voir S.J. WARREN, De Grieksch-christelijke r01nan Barlaani en Joasaf en zijn parabels, Rot– terdam 1899, 18-20. Au chap. XVIII il applique, ainsi que Peckham. certaines qualités du rossi– gnol à la vie spirituelle; Je chant du rossignol est Je plus charmant dans les ronces; quand il s'assoupit il est éveillé par les épines. Application: l'homme doit choisir un lieu tranquille pour la contemplation de Dieu; quand il s'assoupit les piqûres de la constance doivent l'éveil– ler. Le Manuale Sacerdotum de Myrc se trouve aussi en ms. à Londres B.M.Harley 5306; mais dans ce ms., le lib. V se termine par le chap. XII, comme monsieur W.S. Harston du Photografic Service a eu la gentillesse de me faire savoir.

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