BCCCAP00000000000000000000822

· CAPUCINS POLONAIS DÉPORTÉS EN RUSSIE ET EN SIBÉRIE 467 différentes localités, en compagnie du P. Stanislas Dqbrowski, notam– ment a Kholmogoré 31 et dans la petite ville de Schenkoursk dans le « gouvernement » d'Arkhangelsk. Tout un groupe de polonais, dépor– tés pour avoir pris part a l'insurrection de 1863, y arriva plus tard. II y avait parmi eux des jeunes, naguere étudiants de la Szkola Glówna de Varsovie. Le P. Juvénal désirait ardemment unir sous le drapeau national tous les déportés, sans distinction. Ce n'était point tache aisée! Les exilés polonais, apres le choc tragique qu'ils avaient tous subi, n'étaient guere disposés a participer a une vie sociale, quelle qu'elle füt. Notre religieux s'efforc;:a done de les rassembler . tous autour de luí en conservant vivantes les coutumes nationales-re– ligieuses polonaises. L'une d'elles, c'est le repas de la veillée de Noel, plantureux apres le jeúne de la journée, bien que l'abstinence y soit observée. Elaborés par des traditions séculaires, différents rites caractérisent ce repas, dont le principal consiste a rompre et a s'offrir mutuellement du « pain a chanter », tout en échangeant les vceux. Le P. Juvénal avait done invité pour cette soirée deux aca– démiciens, Édouard Zieliríski et Thomas Skomorowski. Le ménage Wielecki devait etre aussi de la fete. En 1864, les jeunes refuserent, au dernier moment, de venir. Ils prétendirent vouloir célébrer un Noel « nouveau style ». Le P. Juvénal leur expliqua, avec sa bonté habituelle, qu'ils avaient súrement voulu dire « ancien style », c'est a dire « selon le calendrier des schismatiques », mais que l'Europe entiere, a l'exclusion de l'asiatique Russie, célébrait Noel a une meme date 32 • II ne savait peut-etre pas encore que le jeune Zieliríski s'était épris d'une jolie russe qu'il finit par épouser, et que c'était de la que venait son engouement pour des traditions orthodoxes 33 , Avec l'assentiment des autorités russes, le Pere s'absentait de Schenkoursk pour exercer son ministere en différents autres lieux. 11 vint ainsi a Pinega, pour la Pentecóte de 1876, et il y célébra l'offi.– ce divin, une semaine durant, pour les catholiques qui s'y trouvaient. II y avait bien la des pretres polonais en exil, mais interdiction leur avait été faite de pratiquer les fonctions sacerdotales. C'était done en cachette qu'ils célébraient la messe. Les catholiques du Iieu furent ainsi privés de services religieux durant 11 ans. I1 s'était écoulé six ans depuis que l'aumónier d'Arkhangelsk avait été vu la-bas. D'ailleurs, il n'y avait plus eu de prétre polonais a Arkhan- ª' AR, Lcllrc du P. .luvénal, datéc clu 13 cléccmbre 1880, ú l'ahbé Al. Kkrmíski; Warta, 1881, n.355, p.3546. a2 Archives de la famillc :i:uliúski a Cracovie: Korespondencja z obywatelmni miasta Schenkursk z la/ 1864, 5, 6, Edwarda 7.ulinskiego. Nr. Vi: Lcttrc clu P. Juvénal, sans dale, au M. Eduard zuli11ski; Wiculomo.fri ko.<icielne, 1876, n.12, p.120; n.18, p.185. 33 Infonnation provenant de la fmnillc Zulir'iski.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz