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CAPUCINS POLONAIS DEPORTÉS EN RUSSIE ET EN SIBÉRIE 457 trale. La situation matérielle était la plus piteuse pour ceux qui étaient exilés en Sibérie; aussi fut-ce avec allégresse qu'ils salue– rent l'ukase impérial de l'an 1874, leur permettant de venir habiter l'endroit de leur choix sur toute l'étendue de l'empire, a l'exception du Royaume de Pologne, des provinces arrachées jadis a la Pologne au cours des démembrements successifs, des « gouvernements » en– fin de Pétersbourg et de Moscou. Les plus avisés choisirent la Courlande ou les paroisses catho– liques étaient nombreuses. L'évéque du lieu, Mgr Wolonczewski, recevait avec joie tout prétre nouvel arrivant et installait son monde, a raison de quatre ou cinq par cure, dans des paroisses telles que: Bausk, Jakobstadt, IUukszta, Schoenberg, .Subocz. Ce fut ainsi que 70 prétres environ trouverent a s'employer dans le diocese de Sa– mogitie, le moins éloigné du pays natal. Le gouvernement russe eut tót fait de saisir la situation. Défense fut signifiée aux autres prétres de pénétrer en Courlande. Les autres s'installerent done dans les différents « gouverne– ments » de Russie. S'ils furent, en théorie, libérés de la surveillance de la police, du moins défense leur fut intimée de quitter le lieu de leur résidence. En conséquence nombre d'entre eux solliciterent leur passeport pour l'étranger. Mais a peine quelques uns eurent la chance d'obtenir la faculté de quitter la Russie 4 • La situation matérielle était done loin d'étre enviable. Ou bien l'on ne recevait rien, ou bien c'était insuffisant pour assurer un e~– tretien méme tres simple. Beaucoup de ces prétres ne gagnaient que ce que leur rapportaient les intentions de messes: en échange des secours qui leur venaient de Pologne, ils célébraient en secret leurs messes. Rappelons aussi que tout travail rétribué, conforme a l'état ecclésiastique - tout enseignement, par exemple - leur était séverement interdit 5 • En pareille conjoncture, il se trouva quelqu'un qui fut l'homme providentiel pour les prétres déportés: l'abbé Alexandre Kieroríski. Citoyen autrichien, il avait été remis en liberté, en 1870, de Tunka. II s'en était retourné au pays natal, en Galicie, ou il trouva un gíte au titre d'aumonier des Sreurs de la Miséricorde a Nowosiólki, pres de Zloczów 6 • A. peine installé, il entreprit une active campagne de secours au 4 Wykaz alfabetyczny... cit., n.5, 6, 7, 8; Wiadomosci koscielne, 1877, n.22, p.175; Warta [hebc!omadaire paraissant a Poznaúl, 1880, n.296, p.3070. 6 Wykaz alfabetyczny... cit., n.7. 6 Warta, 1882, n.397, p.3891; Wiadomosci koscielne, 1876, n.13, p.135.
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