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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA REFORME CAPUCINE 31'. cette période de l'histoire éminemment réformatrice. Et pourtant il y a peut-etre quelque chose de gagné. D'apres ce mémoire justificatif les freres réformés font une différence, qui est importante. Car ils, parlent de l'exactitude principale et du caractere licite d'une obser– vance de la regle selon les déclarations pontificales, et de la possibi– lité et de l'opportunité théoriques et pratiques d'une observance plus parfaite de la regle, non opposée aux déclarations papales, mais au-dela, a l'aide de l'intention de Frarn;:ois, surtout dans son testa– ment. Ils reconnaissent done, qu'en conscience on peut se tenir a l'observance, meme si elle ne répond pas intégralement a !'esprit, a l'intention, a l'idéal du fondateur. Les freres réformés en appellent ici aux paroles d'Hugues de Digne et d'Ubertin de Casale. De plus: ils y ajoutent les témoignages douteux de certaines révélations, dont parlent les chroniqueurs de l'Ordre et surtout les Fioretti. Dans la réponse de l'observance on se sert des memes arguments que la communauté avait employés jadis contre les spirituels : I'ob– servance de la regle seion les déclarations pontificales est la seule juste et la seule possible. Toute le reste est utopie et fiction. De ce coté il n'y a done aucun moyen d'approche, du moins en principe 38 • Mais pour la pratique n'a-t-on pas créé un pont en accordant les. maisons <lites de récollection? Elles semblaient en effet une solution plausible apres 1517, alors que tous les groupements de réforme de– vaient se joindre a l'observance. Le grand propagandiste en la matie– re fut le ministre général de l'observance meme: Fran9ois des An– ges (1523-1528), qui lui-meme provenait du mouvement de réforme espagnole. II s'appliquait avec zele a faire observer fidelement la regle d'apres les déclarations papales, dans l'esprit de Bonaventure,. Bernardin de Sienne et de Jean de Capistran. Les déclarations de Nicolas III et de Clément V y occuperent une place de choix. En donnant done aux freres réformés, qui voulaient garder la regle d'une maniere plus spirituelle et plus parfaite cette possibilité dans le cadre de l'observance, il serait évident. pour tous et chacun, que l'obser– vance « pure » et « littérale » de la regle, selon l'« esprit» et l'« inten-· tion » de Fran9ois était possible aussi a l'intérieur de l'observance of– ficielle, sous des supérieurs ordinaires. On verrait ainsi que la diffé– rence entre l'observance de la regle en tant que devoir sous peine de péché et du testament en tant qu'idéal de perfection par amour ne devait pas nécessairement aboutir a une division des freres, com– me cela avait été le cas dans le passé de l'Ordre. Qu'on pense a la as Cf. Firmamentum trium Ordinum, loco cit., f.2, 14v, 154v-164. Des grandes conformités et des légeres distinctions entre la fa~on d'envisager les problemes et de les vivre a l'aide· des statuts respectifs dans les cercles de Pierre Villacreces, Lope de Salazar, Jean de La Puebla, les discalcéates et les récollets, dans les maisons de récollection, a base des statuts respectifs, cf. A. URIDE, Espiritualidad, loco cit., 133-161.

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