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30 OPTAT DE VEGHEL mes de l'Évangile et sans commentaires, faisant abstraction des dé-– clarations pontificales, qui l'adouciraient. A cause de leur zele pour· vivre et precher l'Évangile, les guadeloupiens sont aussi nommés les freres du saint Évangile. Chez eux I'accent particulier est mis sue les temps réservés a la priere intérieure, sur la célébration sobre de l'office (sans chant), sur une pauvreté austere et sur les pratiques de la pénitence (pas d'aumones pour la S. Messe, pas de sandales; ne pas mendier de viande, de poisson et d'amfs). Leur activité aposto-· lique et missionnaire est soutenue par un trait nettement érémitique, qui se traduit par des ermitages solitaires en dehors des villes, un silence prolongé, des cellules d'ermites séparés. C'est de ce milieu qu'est venu plus tard le ministre général et cardinal Frarn,;:ois des Anges (Quiñones). Saint Pierre d'Alcantara vivait aussi dans ce cercle et devient le grand saint de ce groupement de réforme: ces freres sont nommés d'apres lui, les alcantarins. Ils doivent leur nom de « déchaussés » a ce qu'ils vont pieds nusª 5 • En Allemagne, dans la province de Strasbourg, un groupe se forma autour de la personne de Gaspar Waler (c. 1485). Celui-ci obtint du pape Innocent VIII la permission de suivre la regle a la lettre, suivant le testament de Fran9ois, sans l'adoucissement des décla– rations pontificales. Vu la réaction des supérieurs, ce mouvement doit avoir causé pas mal d'émoi3 6 • Ce que l'on pensait vers 1500 dans les cercles des observants de ces groupements « récentes » de réforme, surtout ceux d'Espagne, on le constate dans un mémoire justificatif: Defensorium observan– tiae contra deviantes 37 • Le contenu projette une vive lumiere sur la profonde divergence d'opinions, qui était a la base de la discussion pratique au sujet du renouveau et de réforme de l'Ordre. C'est une nouvelle preuve de la tragique division des esprits, qui, a cause de la distinction entre le devoir en conscience sous peine de péché et l'idéal évangélique par désir de perfection, ne pouvait etre secouée comme une insupportable surcharge héréditaire, meme pas dans 35 F. DE LEJARZA, Orígenes de la descalcez franciscana, in Arch.lber.Amer. 22(1962) 15-131; A. URIBE, Espiritualidad de la descalcez franciscana, ibid. 133-161. Cf. Bull.Franc. VII, 711-714; WADDING, Annales Minorum XV, ad an. 1502, n.XXV, p.294; XVI, ad an. 1523, n.164, p.188-189; DE GUBERNATIS, Orbis seraphicus Il, 272, 274, 275, 283, 285-287. Les Capuciati semblent s'étre ob!igés en conscience d'aller au dela de la regle et des déclarations pontificales (cf. Monumenta Ordinis Minorum, Salamanca 1511, f.208, oi:t il est question d'une lettre de pape Jules II, qui réleve du serment, promesse ou formule de profession, par Jeque! on se serait obligé d'observer plus que la rCgle selon les déclarations pontificales). De Gubernatis nous apprend, qu'en vertu d'un vceu, ils renon-;:aient a toute déclaration et a tout adoucissement (loco cit., 275, 283, 285-287). 3fl GLASSBERGER, Chronica, 511, 515, 517. 37 Le texte du Defensorium, in Monumenta Ordinis Minorum II, f.204v-219v; Firmamen-·· twn triwn Ordinum III, Paris 1512, f.153-164v.
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