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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA RÉFORME CAPUCINE 23 ,ques de l'Écriture; dans cette vision, le renouveau véritable et la ré– forme définitive de l'Église pendant l'époque finale est déja commen– cée, et elle est liée a la pratique littérale de l 1 Évangile, de la regle et du testament de Fran9ois interprétés selon !'esprit du parti de l'Or– dre: des spirituels. L'Ordre franciscain ainsi réformé serait l'insttu– ment de Dieu pour former l 1 Église « spirituelle » de la pauvreté et l'humilité apostoliques 18 • Ces deux partis extremes ont fortement entravé le renouveau et une réforme de l'Ordre, basés sur l'Évangile et pourtant recherchés loyalement et ardemment par beaucoup; d'un cóté, c'était la com– munauté et son manquement pratique a la regle et, de l'autre, les spirituels avec leur théorie divinisatrice de la regle 19 • Le tragique de cette situation apparait dans l'attitude d'un des . personnages les plus importants dans le conflit: Olivi. Cet homme tres critiqué, mais que l'on respecte de plus en plus, doué comme il l'était, se montrait plein de zele pour la réforme de l'Ordre et de l'Église. Il voyait mieux que personne de son temps, et en plein accord avec Bonaventure, la tache historique et salvatrice de l'Ordre franciscain pour tout le renouveau de l'Église dans l'esprit de l'Évangile. Ses . idées perspicaces sur le terrain philosophique et théologique éveillaient parfois des soup9ons. Ses ennemis surent tirer parti de ce point sen– sible pour contrarier son énorme influence dans les affaires de l'Ordre. Olivi lui-meme souffrit beaucoup de ce que les opinions ex– tremes de certains réformistes de l'Ordre faisaient voir la réforme nécessaire de l'Ordre sous un jour douteux. C'est pourquoi qu'il . écrivit une lettre au bienheureux Conrad d'Offida, afin qu'il sauve par son influence sur les « zélés » 1a cause de la réforme. Les principales erreurs de ces « faux » spirituels, qui se met– taient en travers des spirituels vrais et humbles, concernent la lé– gitimité des déclarations pontificales, notamment celles de Grégoi– re IX et de Nicolas III, la condamnation de la doctrine de Joachim de Fiore au concile du Latran et la déclaration du pape Grégoire IX dans laquelle le testament de Fran9ois serait rejeté. Olivi donne la preuve que les déclarations des papes ne vont pas contre l'Évangile, ni contre la regle, ni contre !'esprit de Fran9ois. La déclaration de Grégoire IX ne rejette pas le testament; bien au contraire, elle le re– commande. Mais il y en a qui dans leur ignorance sont d'avis, que Fran9ois dans son testament avait l'intention d'óbliger a la lettre de 18 Cf. 0LIGER, Expositio, 124; ALCANTARA MENS, 0.F.M.Cap., Oorsprong en betekenis van de Nederlandse Begijnen en Begarden, Antwerpen 1947, 86-91 (sur le littéralisme en temps de Fran~ois); MANSELLI, L'attesa dell'eta nuova, 147-170; ldem, Spirituali et beghini in Provenza, .Roma 1959, 81-111. 10 Cf. LAMBERT, loco cit., 150-151. ..,MMP II - 3

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