BCCCAP00000000000000000000822

LE FONDS FRANCISCAIN DE LA REFORME CAPUCINE 21 de « ce qu'en conscience on peut et de ce qu'on peut ne pas faire »· - norme que nous rencontrons aussi dans les déclarations pontifi– cales de la regle - doit avoir une raison d'étre tres profonde. En fait il doit - et les papes avec lui - avoir considéré comme impos– sible ou inopportun de faire progresser l'unité entre les freres plus modérés et les plus idéalistes en indiquant le minimum obligatoire sous peine de péché selon la regle pour aboutir au maximum par amour jusqu'a la perfection évangélique, selon le testament de Frarn;ois. Cette raison profonde nous ne voudrions pas la chercher dans la grande diffusion de l'Ordre et le développement connexe de la. vie et du travail des freres. Nous pensons plutót au danger imminent d'une hérésie spiritualiste, nuancée de joachimisme extréme (mieux pseudo-joachimitique), c'est a dire d'un littéralisme évangélique, qui jure par la lettre de l'Évangile, de la regle, du testament; qui est regardé comme obligatoire sous peine de péché et qui, sans plus de déclaration ou de commentaire, doit étre observé simplement et in– tégralement. Ce littéralisme menagait déja du temps de Frangois lui– méme le renouveau évangélique dans l'Église. Frangois savait vaincre cette fagon de donner a la lettre un caractere absolu qui tue, au moyen du primat de !'esprit, qui vivifie; mais tous, méme parmí ses premiers compagnons, n'ont su l'imiter dans la suite. Pour éviter ce danger évidemment imminent, encore renforcé par le joachimis– me naissant, on s'en tint a une observance de la regle qui fut inter– prétée davantage selon !'esprit et selon les circonstances de temps et de lieu que selon l'interprétation littérale stricte. Par cette maniere de rendre l'idéal de l'Ordre plus relatif, l'observance donnait dans la pratique moins de prise aux adversaires. Qu'on pense en particu-· lier a l'université de Paris. La scission des esprits: communauté et spirituels La position extrémement difficile de Bonaventure se voit peut– étre mieux par ce qui a eu lieu dans l'Ordre apres sa mort. Alors apparaissent tres nettement les divergences d'opinions, formant des partís s'affrontant nettement: la cornrnunauté et les spirituels. Nous nous trouvons ici en face d'une scission des esprits, ou la différence· entre le mínimum obligatoire sous peine de péché et le rnaxirnum recherché par amour n'a plus aucune chance de pouvoir étre la for– mule d'unité de l'Ordre. La cornmunauté, représentée surtout par la direction officielle' de l'Ordre, soutient l'observance de la regle selon les déclarations– pontificales, dont les principaux sont: Qua elongati de Grégoire IX, Exiit de Nicolas III et Exivi de Clérnent V. Ce point de vue de l'ob-·

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz