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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA RÉFORME CAPUCINE 17 a une distinction entre le mínimum obligatoire de la loi sous peine de péché, et entre ce qui n'est pas obligatoire, done un maximum libre (?) de la perfection par amour. Franc;:ois a, en fin de compte, d'accord avec ses freres et sous la direction de l'Église, prévu et approuvé cette différence. On le consta– te par le fait raconté par le groupe de ses austeres compagnons: i1 refusa jusqu'a la fin de sa vie d'obliger l'Ordre entier a son idéal évangélique intégral, sous peine de péché. II doit en avoir compris l'impossibilité, vu la situation réélle de l'Ordre. II le refuse sans cesse malgré la pression exercée sur lui par ses premiers disciples, autre– ment <lit, ses compagnons. En fait par tout son enseignement et sa vie, meme apres l'approbation de la regle en 1223, il semble rejeter toute séparation entre la loi sous peine de péché et le désir d'idéal par amour. Jusqu'a sa mort, il continue par son exemple et sa parole - sa derniere parole est son testament - a pousser vers la vie par– faite et « spirituelle » de l'Evangile et de la regle par l'observance de toutes ses prescriptions et avertissements 7 • Si cette distinction avait toujours été clairement exposée en théorie et si l'on avait évité la séparation dans la pratique, bien des controverses inutiles et des formations de partis douteux da;ns l'Or– dre auraient pu etre évitées. Mais en fait la divergence d'opinion commenc;:a du vivant meme de Franc;:ois. Elle se tourna apres sa mort de fac;:on spéciale contre le témoignage le plus important de Franc;:ois, son testament. Car les opinions des freres étaient divisées sur le point de savoir si ce testament était obligatoire, en conscience, pour tous les freres. Le saint lui-meme par sa maniere absolue et impérieuse de parler fut la cause de ce conflit. L'Ordre agissait tout a fait en -conformité a son intention en cherchant la solution de ce conflit au– pres de l'Église en la personne du pape. Car Franc;:ois en avait lui– meme toujours donné l'exemple. Le pape Grégoire IX, l'ancien cardinal Hugolin, répondit aux difficultés de l'Ordre dans son écrit Quo elongati de 1230. L'Ordre en appelait a lui, disait le pape, a cause de ses rapports prolongés avec Franc;:ois et de sa connaissance plus fonciere de son intention. A. propos de l'observance du testament la réponse du pape est ainsi .conc;:ue: « Franc;ois avait sans nul doute un but pieux en faisant son testament et l'Ordre désire se conformer absolument a ses désirs justes et a ses vreux saints. En considération toutefois du danger pour les ames et 7 A coté des écrits proprcs de Fran~ois, surtout de son testament, voir: 1 Cel. 103-104; 2 Cel. 156-158, 188 (cf. 1 Cel. 28, 96); Fr. LEO, Intentio Regulae, in Documenta antigua fran– ,ciscana, Quaracchi 1901, n.4, 6, 13, 16; Legenda antigua, ed. Delorme, Paris 1926, n.68-69, 75-78.

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