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16 OPTAT DE VEGHEL statuts) n'est aux yeux de Fran9ois, (comme il l'écrit a la fin de sa vie au Chapitre et a tous ses freres), ni catholique ni frere mineur. La «minoritas» évangélique n'est vraiment vécue en catholicité que dans l'obéissance a l'Évangile et a l'Église de Rome. La fidélité a l'Évangile et la fidélité a l'Église sont les deux valeurs absolues sur lesquelles toutes les autres, meme celle de la regle, sont établies. La controverse sur l'obligation de la vie évangélique «La vie selon le saint Évangile», telle qu'on la cherche dans l'Ordre franciscaine, par l'observance spirituelle de la regle a l'aide du texte de la regle et des exemples et paroles enflammées de Fran9ois, sur– tout dans son testament, avait en vue, a n'en pas douter, le plus hau– te perfection évangélique de la charité. Il ne faut pas s'étonner que cette aspiration ait causé, dans la pratique, des difficultés et des dí– vergences d'opinions. Le nombre meme des freres, en effet, augmen– tait sans cesse, ayant pour conséquence nécessaire une baisse de la valeur intrinseque. Fran9ois ne pouvait plus former personnellement cette grande multitude. De plus en plus des hommes faíts et des sa– vants entraient dans l'Ordre, et ils ne pouvaient renier leur con– viction scientifique et religieuse. Des abus douteux s'introduisirent, qui demandaient une direction plus ferme. Sous ces influences et d'autres semblables se développa une mentalité plus juridique et morale, correspondant a la science scolastique et aux cercles de la curie ecclésiastique. A coté du respect pour la vie évangélíque parfaite par l'obser– vance spirituelle de la regle (l'idéal le plus élevé vers lequel on puis– se tendre), on accorde une attention toute particuliere au contenu de la regle, le considerant comme loi et commandement obligatoires en conscience pour tous. On y est tenu sous peine de péché et on s'y est obligé par les vceux". On fait une différence entre ce qui oblige stric– tement sous peine de péché, suivant la lettre de la regle, commentée selon des normes morales et juridiques saines, et ce qui la dépasse en tant que recommandation d'une observance plus parfaite par amour de l'idéal évangélique intégral. Cette différence tres com– préhensible en soi et, vu les circonstances, peut-etre meme nécessaire ou du moins désirable, pouvait dans la pratique, facilement aboutir o Sur cette saisie plus juridique et plus ascétique de la regle, cf. EszER, Ordo Fratrum Minorum, in Franz.Stud. 42(1960) 333-337; 43(1961) 185-188, 319-320 (cf. 44[1962] 125: Hardick ·sur Lambert); FIDEL ELIZ0ND0 DE PAMPLONA, 0.F.M.Cap., Origen de la obligatoriedad de la Regla franciscana, in lus Seraplzicu111. 2(1956) 149-170, 396-455, 613-649; Idem, Pontificiae interpre– tationes regulae franciscanae usque ad annum 1517, in Laurentianum 1(1960) 324-358; ldem, De evangelii et regulae franciscanae obligatione usque ad bullam « Exíví de paradíso » Cle– mentis V (6 maií 1312), ibíd. 2(1961) 226-260; Idem, Bullae « Quo elongati » Gregorii IX et « Ordinem vestrum » Innocentii IV, ibid. 3(1962) 349-394; Idem, Bulla « Exiít qui seminal» Nicolaí III (14 augusti 1279), ibid. 4(1962) 59-119.

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