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LE FONDS FRANCISCAIN DE LA REFORME CAPUCINE 15 moins. Ceci est le premier príncipe pour tout renouveau de l'Ordre et de son adaptation au temps selon l'esprit de S. Fran9ois. L'oubli de· ce principe fondamental a été l'occasion de beaucoup de difficultés. et de malheurs au cours de l'histoire franciscaine, tant au sein de l'Ordre officiel que dans ses nombreux groupements de réforme. Que· pour tout ressourcement, « historia ordinis sit magistra vitae ». Une deuxieme caractéristique fondamentale du renouveau évan-· gélique apporté par S. Fran9ois et son Ordre dans l'Église, c'est !'esprit de catholicité 5 • Dans sa convinction de foi innée, pleinement catholique et romaine, il ne peut imaginer une vraie vie évangélique en «minoritas» qui ne soit toujours soumise et respectueuse aux pieds de cette sainte Église (Reg. II, 12). Par le charisme de sa catho– licité Fran9ois apparait comme un rénovateur, et un réformateur évangélique, en face de tant de nouveaux innovateurs de son temps, qui ne veulent pas démordre de la lettre évangélique et deviennent hérétiques (cathares). Pour ancrer cette vie évangélique dans l'Église de Rome, Fran9ois travaillait surtout par intuition, mais il doit pour– tant avoir senti, de fa9on tangible le danger d'un évangélisme non-· catholique. C'est pourquoi il fait avec une grande décision appel a Rome par l'entremise du cardinal protecteur. II le fait avec la foi inébranlable, que la réalisation de la vie évangélique de l'Ordre en « minoritas » ne peut etre et ne sera finalement a l'abri de tous les ennemis, a l'intérieur et a l'extérieur de l'Ordre, que dans l'Église de Rome. La regle de 1223 conclut: « J'irnpose en vertu de l'obéissance, aux ministres de dernander au pape un cardinal de la Sainte Église rornaine, pour qu'il soit le directeur, le protecteur et le correcteur de cette fraternité, en sorte· que nous soyions toujours sournis et assujettis a cette rnerne Sainte· Église rornaine, stables dans la foi catholique, gardant la pauvreté, l'humilité et le saint Évangile de Notre Seigneur Jésus Christ, comme nous l'avons promis ». Nulle part ailleurs que dans son testament on trouve cette sou– mission humble et obéissante, plus accentuée. Le Seigneur ne lui avait-il pas lui-meme révélé qu'il devait vivre selon l'Évangile, et le pape n'avait-il pas confirmé cette forme de vie? Et lorsqu'un des fre– res ne s'y conforme pas, on doit par obéissance le confier comme· prisonnier et enchainé au cardinal d'Ostie qui est « le Seigneur, le protecteur et le correcteur de toute la fraternité ». Le but de son testament n'était autre que de faire garder de fa9on « plus catholi– que » la regle évangélique. Et celui qui, supérieur ou sujet, ne fait pas tout son possible pour garder intégralement la regle (et autres 5 K. EszER, Sancta Mater Ecclesia. Die Kirchenfréirnrnigkeit eles hl. Franziskus von, Assisi, in Wiss.Weish. 24(1961) 1-26.

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