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12 OPTAT DE VEGHEL le sein de l'Ordre méme, jusqu'au début des capucins. En troisieme lieu enfin, la réforme des capucins est située dans !'ensemble de l'Ordre franciscain, l. - L'ÜRDRE FRANCISCAIN, FERMENT DE RENOUVEAU ÉVANGÉLIQUE DANS L'ÉGLISE Franc;ois et Dominique se trouvent avec leur Ordre respectif, au milieu du mouvement général de réforme évangélico-apostolique, qui s'était déclaré dans l'Église depuis Cluny, Grégoire VII, Bernard, Ro– muald et Norbert. Sous la conduite du pape Innocent III, l'ame du quatrieme concile de Latran, ils réussirent en grande partie, á im– primer une direction catholique aux tendances radicales de renou– veau, qui menac;aient de s'engager dans les eaux de l'hérésie. C'est le mérite propre de Franc;ois d'avoir su spiritualiser et en méme temps rechristianiser en tout sens le sentiment évangélique du peuple. C'est pourquoi on l'appelle á bon droit « l'homme pleinement catho– lique et tout autant apostolique [ = évangélique] ». Ses contempo– rains ont parfaitement vu en luí le rénovateur évangélique et le ré– formateur apostolique de l'Église. De nos jours les chrétiens divisés entre eux sont portés á donner á Franc;ois une place préponderante, au dessus de tous les autres saints. En général, depuis la redécou– verte de sa vie au mílieu du síecle derníer, protestants, orthodoxes et catholiques le considerent comme le saint cecuménique par excel– lence. Et ce, précisément á cause de son orientation nettement évangélique. Pourtant chez Franc;ois lui-méme, cette dimension sociale de sa vie et de son Ordre n'est pas au premier plan. Il ne pense pas tout d'abord a la réforme de l'Eglise et du monde, mais a la conver– sion et á l'amendement ou au renouveau de sa propre personne et des siens. Franc;ois fut tres profondément pénétré de la doctrine bibli– que de la pénitence ou de la conversion; si profondément, qu'á ses -propres yeux il n'arrivait jamais au bout de cette conversion évangé– lique, de cet amendement ou de ce renouveau, ni pour lui-méme, ni pour son Ordre. Jusqu'á la fin de sa vie il luí semble n'étre, luí et ses freres, qu'au début, parce qu'ils ont fait si peu de chose (1 Cel. 103). Franc;ois lui-méme persévere dans l'accusation de n'avoir pas bien gardé la regle. A tous ses freres il legue son testament pour qu'ils la gardent mieux. C'est dans cette attitude fonciere de Franc;ois: « nous n'y sommes pas encore, nous devons toujours commencer á nouveau; l'amour n'est jamais assez aimé » que nous cherchons la raison la plus profonde de l'effort de renouveau et de réforme toujours repris et jamais abandonné dans son Ordre jusqu'á présent. Jusque sur

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