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Mais il faut bien comprendre que de telles nuits de veille, et spéciale– ment pour ceux qui les avaient vécues une ou plusieurs fois, n' étaient pas toujours un enchantement ! Le 22 novembre, Maximina écrivait a Doña Eloisa de la Roza Velarde: «Le samedi nous sommes montés aux Pins en récitant le chape– let, il a plu sans arret. Nous sommes allés jusqu'au cimetiere, dans la boue jusqu'aux genoux. Le dimanche, nous sommes montés aux Pins sous la neige, indifférents aux intempéries. Ensuite les fil– lettes descendirent a reculons, a genoux, sur la neige et par les endroits les plus difficiles. Puis nous sommes allés au cimetiere sous la grele et par un vent violent. Le mardi, meme chose ; le mercredi, la nuit était plus belle mais encore bien glaciale». Le Dr Ortiz me rapporta un jour ce que lui avait raconté la fille de Primitiva. «La nuit du premier décembre je souffrais de violents maux de dents, au point que je dus m'aliter. Vers trois heures du matinj'enten– dis du bruit dans la maison de Jacinta, je me penchai a la fenetre et vis sortir la fillette en extase malgré le froid et la pluie. Cela me fit de la peine et je descendis pour l' accompagner. Au moment ou j 'allais la rejoin– dre, la porte de sa maison s' ouvrit, sa mere Maria sortit de tres mau– vaise humeur en disant : «Ce que tu me fais faire aujourd'hui, je ne le referai plus : la prochaine fois, je barricaderai solidement la porte». Dans la rue, nous rencontrames Maria Dolores également en extase et seule. J'allais prévenir sa mere Julia, et peu apres nous marchions ensemble, les deux fillettes devant, nous trois derriere. Elles nous firent monter aux Pins par deux fois ! récitant le chapelet, et comme d'habi– tude nous parcoun1mes le village. La nuit était vraiment effroyable, la mauvaise humeur de Maria ne cessait pas. Julia tentait de la calmer : «Que peut-on y faire ! Ce sont les choses de Dieu. Aujourd'hui je dois te consoler, d'autres fois c'est toi qui m'a réconfortée». Les veillées de Garabandal avaient beaucoup de charme, mais inci– taient avant tout a la pénitence. Il était inévitable que parfois la fatigue se fit sentir. Don Luis Navas Carrillo entendit une fois Conchita en extase : «Pourquoi ne m'as-Tu pas laissé souper? Avant Tu ne me laissais pas dormir, maintenant Tu me prives de manger. Au Ciel sfi.rement on n'a pas besoin de manger, en voyant Dieu !. .. Mais moi comme je ne vois pas Dieu, j'ai besoin de manger». Réflexion spontanée de la fillette a cette incomparable Mere. Imaginons le sort des autres personnes qui n'avaient pas la chance des voyantes, au cours de ces veillées longues et répétées . 120
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