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Office de la Passion 7 fort probante, qu'il s'agit d'une œuvre longuement murie, rédigée en étapes successives, et remaniée dans l'approfondissement d'une méditation sans cesse reprise ('). A l'origine, il s'agissait de cinq pièces composées en l'honneur de la croix, selon une manière alors classique parmi les formes de dévo– tion: cinq pièces dites en l'honneur des cinq plaies du crucifié ('). L'appartenance de l'office de François à cette forme de dévotion trou– ve une confirmation dans une allusion aux dévotions de sainte Claire que rapporte Celano en sa biographie de la sainte: « Afin que son âme pût goûter sans interruption les délices de la Croix, elle récitait une prière aux cinq plaies du Seigneur et la méditait souvent. Elle avait appris aussi l'Office de la Passion composé par saint François, autre amant de la croix, et le récitait avec autant d'amour que lui » ('). Cette origine pourrait très bien remonter au delà des années 1215 ( 10 ). Peu à peu, ces pièces se constituèrent en office et ne prirent leur for– me actuelle que vers l'époque de la stigmatisation en 1224. En chosissant la littérature des psaumes pour matériau, il sem– ble bien que le saint ait cherché le plus possible à répondre au con– seil de Paul: « Ayez en vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ-Jésus» (1 1 ). En effet, non seulement le Christ récita ces psau– me lors de sa vie terrestre, mais, sur la croix, il en actuait la portée rédemptrice en récapitulant tout leur dynamisme prophétique par l'invocation du psaume 21: « Mon Dieu, porquoi m'as-tu abandonné?». Dans cette même perspective récapitulatrice du langage psalmique, ( 7 ) Dominus regnavit, 409-461. ( 8 ) En vertu de la solide documentation sur laquelle elle repose, et parce qu'elle traite du thème de la Passion chez François à partir de toutes les sources franciscaines relues à la lumière de la piété envers la Passion chez les contemporains du saint, nous nous référons à l'ensemble de cette étude importante: O. SCHMUCKI, Das Leiden Christi im Leben des hl. Franziskus. Eine quellenvergleichende Untersuchung im Lichte der zeitgenossischen Passionsfromigkeit, in Collectanea Franciscana, 30 (1960) 5-30; 129-145; 241-263; 253-397. Con– cernant cette forme de prière aux cinq plaies du Christ: 256-257. ( 9 ) THOMAS DE CELANO, Legenda sanctae Clarae, 30; éd. F. Pennachi, Assise 1910, 43: tra– duction D. Vorreux, Paris 1953, 46. Pour l'édition et l'étude de cette prière, voir Z. LAZZERI, L'oratione delle cinque piaghe recitata da s. Chiara, in Archivum Franciscanum Historicum 16 (1923) 246-349. Textuellement Celano dénomme l'Office: « Officium Crucis » et non « Of– ficium Passionis », mais la critique moderne a bien montré qu'il s'agit bien ici du même ensemble de prières para-liturgiques composé par François. Cf. L. GALLANT, Dominus regna– vit, 181-183. ( 10 ) L. GALLANT, Dominus regnavit, 457. (") Ph. 2,5.

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