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Office de la Passion 81 puisque tous ceux-là qui chantent ainsi la louange du Seigneur sont des enfants (v. 13); des jeunes gens et des jeunes filles (v. 14). En effet, ce n'est pas par hasard que le Poverello élimine la référence aux veillards contenue dans le verset psalmique qu'il cite ( 166 ). Renés dans l'unique et sempiternel jour du Seigneur, les fils de Dieu ont retrouvé la jeunesse adamique. Le prémontré Philippe de Harveng, ami de saint Bernard, explicitait ainsi ce. renouvellement de jeunesse chez les fils de Dieu: Nous revêtons l'homme nouveau quand nous embrassons cette nouvelle justice que le Christ apporta pour nous la conférer; quand, selon le précepte de Paul, renonçant au mensonge, nous agissons selon la vérité; quand, débarassés de la langueur première, nous pro– gressons vraiment en vertu; quand, tel l'aigle [cf. la symbolique de l'aigle communément rappelée dans les bestiaires], ayant brisé la vieillesse contre la pierre, nous revenons comme lui à la belle jeunesse; quand, enfin, la clameur des vices qui offense les oreilles de Dieu est étouffée; quand notre esprit retrouve le silence d'une nouvelle pureté; quand nos os qui étaient devenus vieux rajeunissent et l'intérieur de notre âme débarassé de la glace se revigore comme au printemps; bien plus quand toute notre condition humaine re– fleurit selon une nouvelle naissance lorsque notre esprit adhère fortement à la vérité et à la chasteté (1 67 ). Puis, à titre de lieux exemplaires de cette louange, vient alors le jour du Seigneur (v. 8). Lumière de la lumière, modèle de louange à partir de laquelle le vestige, l'image et la similitude sont configu- ( 166 ) On lit au psaume: « Que les jeunes gens, les jeunes filles, les vieillards [...] »: Ps 148, 12. ( 167) « Novum autem hominem induimus, cum eam quam Christus attulit et contulit suscipimus justitiae novitatem, cum juxta Pauli monita deponentes mendacium, loquimur veritatem, cum depulso languore pristino dignam proficimus .in virtutem, cum fracto velut ad petram senio ad honestam revertimur instar aquilae juventutem, dum denique sopito clamore vitiorum qui Dei auribus obstrepere graviter invenitur', ·mens nostra inventa puri– tatis novae silentio 1 ossa nostra quae inveteraverant; juVenescunt, et anïmae interiora, tersa gelu, vernali temperie revirescunt; imo totus homo noster novo quodam genere reflo– rescit, dum et castitati et veritati spiritus diligentius adhaerescit »: PHILIPPE DE HARVENG, De silentio clericorum, c. 104; PL 203, 1168. Sur le symbolisme de l'aigle quC se rajeunit en aiguisant son bec sur la pierre; cf. PSEUDO HUGUES DE SAINT-VICTOR, De besiiis'· et dliis·, 1. 1, c. 56; PL 177, 55.

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