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Office de la Passion 79 Et pour bien montrer que ce Jour de lumière doit être identifié à !'Agneau immolé, François reprend alors son chant de louange en un deuxième hymne cosmique, couronné, celui-là, par l'Agneau de !'Apocalypse: ·11 - Toutes créatures, bénissez le Seigneur. 12 - Tous les oiseaux du ciel, louez le Seigneur. 13 - Tous les enfants, louez le Seigneur. 14 - Les jeunes gens et les jeunes filles, louez le Seigneur. 15 - Digne est !'Agneau qui fut immolé de recevoir louange, gloire et honneur (1 61 ). Selon la reconnaissance d'un même ordre inhérent à la louange cosmique, les versets 5 à 8 sont à mettre en parallèle avec les versets 11 à 15. Dans les deux cas, François commence par inviter la création ou certaines de ses formes à louer le Seigneur; puis il communique cette invitation aux hommes et il termine par l'évocation prophéti– que de la perfection de cette louange lors de sa manifestation escha– tologique. En effet, sont d'abord invitées, toutes les créatures (v. 11). Le ciel et la terre (v. 5), les fleuves (v. 6) et les oiseaux (v. 12) composent les diverses formes par lesquelles François se plait à esquisser le chant cosmique, et on peut remarquer que chacune de ces formes renvoie à un des éléments de la cosmologie quadripartite traditionnelle au XIIe siècle: le ciel, espace des luminaires, au feu; la terre, elle-même un de ces éléments, les fleuves à l'eau et les oiseaux à l'air (1 62 ). En cette épure de toutes les formes des choses créées, le saint fait ici appel à la raison d'être des choses, puisque, de par le simple fait qu'elles soient et qu'elles soient telles, belles en elles-mêmes, d'une certaine manière, elles sentent et obéissent (161) 11 - « Omnes creaturae benedicite Dominum [Ps 102, 22]. 12 - Omnes volucres caeli laudate Dominum [Dn 3, 80]. 13 - Omnes pueri laudate Dominum [Ps 112, 1]. 14 - Juvenes et virgines laudate Dominum [Ps 148, 12]. 15 - Dignus est agnus, qui occisus est, recipere laudem gloriam et honorem [Ap 5, 12] ». (1 62 ) Héritée de la philosophie grecque, la théorie classique des quatre éléments sera communément acceptée jusqu'à l'époque moderne. Cf. V. MrANO, Elemento, in Enciclopedia Filosofica Il, Firenze 2 1967, 777-780.