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70 Gagnan va le rendre obéissant, qui va permettre d'en maîtriser toutes les forces de mort parce que ce joug est celui de l'obéissance en co– obéissance avec le Fils, dans la participation aux forces salvifiques du Christ. Mais, ce faisant, celui-là qui a attelé ainsi son corps retrouve l'ordination première de sa véritable nature: son corps redevient soumis à son esprit, et son esprit, libéré de l'esclavage du corps, redeviynt soumis à Dieu. Alors qu'il était courbé par la dicta– ture de la chair, il se redresse dans la liberté de l'esprit. Ce « Levez vos corps » de François symbolise ici tout ce dynamisme de redres– sement qui aboutit dans l'offrande amoureuse du corps qui a re– trouvé sa verticalité première. Dans la mesure où le fidèle attelle son corps au joug du Christ, ce même corps participe aussi à l'exal– tation du Christ; purifié, il se lève et chante la louange pour laquelle il est créé. En effet, par sa communion aux épreuves de Jésus, l'homme retrouve sa condition première d'image et de ressemblance du Seigneur; et, par là-même, il glorifie Dieu selon sa vocation propre; et il se réjouit de redevenir ce pourquoi il est fait. En se chargeant de leur corps, en portant sa sainte croix et en suivant jusqu'au bout ses très saints commandements, les membres des pays des gentils lèvent leurs corps: ils apportent au Seigneur la gloire et l'honneur, la gloire de son nom. De fait, qu'auraient-ils d'autre comme motif essentiel, premier et ultime, de glorification? La richesse? La beauté? Tout cela est transitoire, ne traverse pas la mort et donc ne peut louer en Vérité le Seigneur selon la nature immortelle de l'homme. La science? Les anges damnés en ont plus que tous les hommes réunis. Par son péché, l'homme ne réussit même pas à glorifier Dieu aussi bien que les créatures qui, elles au moins, ne sont pas respon– sables de la désobéissance, même si elles en subissent les effets. S'inspirant de la seconde épître aux Corinthiens ( 140 ), François présente ainsi magistralement l'unique motif de gloire auquel l'hom– me ait droit et qui lui permette, par là-même, de glorifier Dieu, en vérité, selon sa condition: Considère, ô homme, le degré de perfection auquel t'a élevé le Seigneur: il a créé et formé ton corps à l'image du corps de son Fils bien-aimé et ton esprit à la ressemblance de son esprit. Et (140) 2 Co 12, 1-10.
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