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68 Gagnart Vaincre les tentations qui viennent toujours épouser en l'hom– me quelque instinct déséquilibré par le péché, qu'il s'agisse de con– cupiscence ou d'agressivité, de même qu'aimer ses ennemis et recon– naître le bon vouloir de Dieu dans les tribulations, sont là des atti– tudes qui ne répondent certainement pas à l'inclination première du corps humain, lorsque livré à ses apétits immédiats. Aussi, por– ter la croix du Christ, implique un nécessaire combat contre ce corps; il faut en maîtriser l'instinctive tendance désordonnée dont l'a marqué le péché. Et c'est pourquoi François poursuit son propos sur la manière de suivre les traces du Christ crucifié par une évoca– tion de ce combat: « Et nous devons avoir en haine notre corps avec ses vices et ses péchés; car lorsque nous vivons charnellement, Satan veut nous enlever l'amour de Jésus-Christ et la vie éternelle, et nous entraîner tous avec lui en enfer. En effet, par notre péché, nous sommes pour– ris, misérables, opposés au bien, mais prompts et volontaires pour le mal, car ainsi que le dit le Seigneur dans l'Evangile: Du cœur procèdent et sortent les mauvaises pensées, adultères, fornications, homicides, vols, avarices, injustices, ruses, impudicité, mauvais regards, faux témoignages, blasphèmes, orgueil, sottises. Tous ces péchés sortent du fond du cœur, et c'est là ce qui souille l'hom– me» ('"). Il ne s'agit donc pas ici du corps comme créature de Dieu, mais bien de ces forces qui, dans le corps, poussent le corps à vouloir vivre charnellement et par là-même pactisent avec Satan; ces forces rogo, ut centuplum, si tibi placuerit, addas; quia hoc erit mihi acceptissimum, ut affli– gens me dolere non parcas, cum tuae sanctae voluntatis adimpletio sit mihi consolatio superplena » LM 14, 2 (AF 621, 712). ( 1") « Et odio habeamus corpus nostrum cum vitiis et peccatis suis; quia carnaliter vivendo vult diabolus a nobis auferre amorem Jesu Christi et vitam aeternam et se ipsum cum omnibus perdere in infernum; quia nos per culpam nostram sumus foetidi, miseri et bono contrarii, ad mala autem prompti et voluntarii, quia sicut Dominus dicit in evan– gelio: De corde procedunt et exeunt cogitationes malae, adulteria, fornicationes, homicidia, furta, avaritia, nequitia, dolus, impudicitia, oculus malus, falsa testimonia, blasphemia, stultitia. Haec omnia mala ab intus de corde hominis procedunt et haec sunt quae coin– quinant hominem [Mt 15, 20] »: Reg. NB. 22, 5-8 (ES 279-280). Nous n'avons pas suivi la traduction DV parce que le texte critique, plus au point, de ES inclut ici le mot « dia– bolus », absent de l'édition antérieure d'où vient la traduction DV, mot qui change le sens àe la phrase! Cf. DV 76.

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