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Office de la Passion 65 salvifique du Fils. François exprimait ainsi cette communion d'obéis– sance filiale: « Soyons attentifs, frères, au bon pasteur qui, pour le salut de ses brebis, souffrit la passion de la croix. Les brebis du Seigneur l'ont suivi dans la tribulation et la persécution, la honte et la faim, l'infirmité et la tentation et bien d'autres choses; et en vertu de ces choses, elles ont reçu du Seigneur la vie éternelle» ( 129 ). Le fait que François inclut la tentation et le combat qu'elle entraîne parmi les diverses formes de participation au portement de la croix de Jésus, s'avère particulièrement révélateur de son sens de la croix elle-même: celle-ci est bien l'archétype du combat contre Satan. Ce sens est tellement aigu chez le saint qu'il n'hésite pas à évoquer cette forme de communion au Christ pauvre et crucifié dans l'image de l'anneau d'alliance. A un frère fortement tenté, il disait: « Je te le dis, en vértté, personne ne doit se croire serviteur de Dieu, tant qu'il n'a pas traversé les épreuves et les tentations. Une tentation vaincue est comme une alliance que le Seigneur passe au doigt de son serviteur. Certains se vantent de mérites accumulés au cours de nombreuses années; ils se félicitent de n'avoir pas été soumis à l'épreuve; qu'ils se disent que c'est la faiblesse de leur âme qui a été prise en considération par le Seigneur: dès avant la première passe d'armes, la peur aurait suffi à les vaincre. Les rudes combats sont réservés aux âmes fortes» (' 3 "). ("') « Attendamus, omnes fratres, bonum pastorem, qui pro ovibus suis salvandis crucis sustinuit passionem. Oves Domini secutate fuerunt eum in tribufatione et persecutione, verecundia et fame, in infirmitate et tentatione et ceteris aliis; et de his receperunt a Domino vitam sempiternam »: Adm. 6 (ES 67, nous n'avons pas suivi la traduction de DV, k trouvant ici trop littéraire pour notre propos). Le mot "Tollite" qu'emploie François en l'expression "Tollite corpora vestra" du verset 8 de cette heure de Vêpres, rappelle le "Tollite jugum meum super vos" de Matthieu (11, 29) et évoque ce joug du Christ que porte le fidèle en communion de portement de la croix; joug qui implique toujours la domination sur certains désirs instinctifs du corps, marqués par Je péché, et donc une certaine offrande du ·corps que doit expérimenter le fidèle en cette communion à la tribu– lation du Christ. ( 130 ) « Vere dico tibi, nullus se Dei servum reputare debet, quousque per tentationes et tribulationes transierit. Anulus, inquit, quodammodo est victa tentatio, quo Dominus sibi desponsat animam servi sui. Plures sibi de annosis meritis blandiuntur, et nulla sustinuisse tentamenta Jaetantur. Sed quoniam ante congressum so!us eos terror elideret, sciant spiritus sui debi!itatem consideratam a Domino. Vix enim obiciuntur certamina fortia, nisi ubi fuerit virtus perfecta »: 2 C 118 (200, DV 446).
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