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Office de la Passion 55 lumière du langage johannique et paulinien que le saint contemple la conjonction de souffrance et de gloire qu'intègre la croix. Pourtant, même s'il serait facile de retracer ces données éparpillées dans les divers commentaires scriptuaires du XII" siècle, et dont le crucifix de saint Damien est un exemple iconographique, il reste qu'aucun témoignage de la symbolique des heures que nous avons recueilli n'a su dégager de façon aussi récapitulatrice cette logique intégrale de la croix. On souligné que la mort de Jésus marquait l'instant de la réouverture du Paradis terrestre, on avait même conçu que cette mort permettait de « commencer à contempler la gloire de Dieu à visage découvert» (1° 8 ), mais personne ne semble avoir affirmé, com– me le fait ici François, la convergence de souffrance et de gloire qui particularise cet instant. Par la puissante pénétration de son regard contemplatif, le Poverello a su dégager cette vérité de foi première, certes déjà présente dans le langage traditionnel de la foi, mais non encore affirmée, du moins semble-t-il, avec une telle vigueur: la mort du Christ en croix récapitule toutes les significations de l'hi– stoire du salut; elle marque cet instant central de l'histoire humai– ne où, par surabondance de miséricorde et de vérité, la Vie, mani– festée dans l'exaltation cruciforme, renverse le pouvoir de la mort. Vêpres Honorius d'Autun nous dit de Vêpres qu'elle « rappelle le temps où les apôtres et leurs disciples chantaient des hymnes à Dieu» ( 109 ). Nous pourrions prétexter de cette référence pour continuer à invo– quer le cadre de la symbolique des heures comme sources de la ty– pologie de cette heure en l'office du Poverello. Toutefois, le caractère assez vague de l'affirmation d'Honorius, doublé du fait qu'aucune autre des références symboliques classiquement attribuées à l'heure de Vêpres ne semble avoir influencé le saint, nous amène plutôt à penser qu'ici François se dégage du cadre de cette symbolique et poursuit, indépendamment, sa méditation de l'exaltation cruciforme. ( 108 ) « [ •.. ] recisso velo legis et prophetarum, coepimus revelata facie gloriam Domini contemplari [...] »: PSEUDO HUGUES DE SAINT VICTOR, Miscellanea, I. 7; PL 177, 873. Cité par L. GALLANT, Dominus regnavit, 504. ( 109 ) HONORIUS D'AUTUN, Gemma animae, 1. 2; PL 172, 633.
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