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Office de la Passion 53 manière de vivre. Il est bien probable que les formes de cette icone marquèrent alors sa mémoire pour le reste de ses jours. Selon un style propre à cette région ombrienne ( 99 ), ce crucifix, très probablement du XIIe siècle, représente l'exaltation du Christ en croix (1° 0 ). Laissant de côté les nombreux commentaires possibles à propos de ce crucifix, qui ne concernent pas directement ces ver– sets de l'office, nous remarquons d'abord l'exaltation même du corps crucifié: il s'agit bien là du vainqueur de la mort, Premier né d'entre les morts (1 01 ) parce que premier à réouvrir l'itinéraire de la vie par delà la mort. Aussi est-il dressé sur le monde pour attirer à lui tous ceux qui, à sa suite, désirent renaître de l'eau et de. l'Esprit ( 122 ). Pas de dolorisme soulignant plus exclusivement la dimension humaine de cette mort comme aimeront à le faire les artistes des générations ultérieures; seule, une transparence hiératique, inscrite selon les canons de la manière byzantine, témoigne de l'éclat théophanique de Celui-là qui, au moment même où il touche la mort pour en renverser le pouvoir, affirme à la face de l'univers: « Voyez, voyez, je suis Dieu, je serai exalté parmi les nations, exalté sur la Terre». Puis, au-dessus de la tête du corps crucifié, l'esprit de Jésus, schématiquement représenté par un Christ en ascension, s'élève vers les cieux. Au sommet du crucifix, en même temps qu'elle bénit toute la geste sacrificielle du Fils, la main du Père s'apprête à prendre la main droite du Fils déjà tendue afin d'attirer ce Fils et l'accueillir dans la gloire ( 10 '). Autrement dit, c'est bien en l'accueil Paternel que le Christ, dès sa mort, est exalté sur le monde, recouvrant sa gloire première (' 04 ). Par la puissance du Père, « le Fils de l'Homme, comme Moïse éleva ( 99 ) Cf. P. ToESCA, Storia dell'arte italiana, I: Il medioevo, Turin 1927, 930-934. ( 100 ) Pour une analyse plus générale de ce crucifix, ainsi que les références bibliogra- phiques concernant son appartenance à l'iconographie byzantine, cf. O. SCHMUCKI, 245-252. (101) Col 1, 18. (102) ln 3, S. ( 103 ) E. MALE (L'art. religieux du XIIe siècle en France, Etude sur les origines de l'ico– nographie du Moyen Age, Paris 1922, 88-89) a montré comment cette représentation appar– tient à une typologie iconographique définie. Se référant à cette étude d'E. Mâle, N. NGUYEN-YAN-KHANH (Le Christ dans la pensée de saint François d'Assise d'après ses écrits, thèse manuscrite, Institut Catholique de Paris, 1973, 92-94) voit en cette image de La main du Père une forme iconographiques particulièrement chère au Poverello. (104) ln 17, S.
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