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Office de la Passion 51 Père, subit l'épreuve cruciforme pour reconquérir le royaume, ne peut être vitalement atteint par l'ennemi. La mort ne peut l'emporter sur Lui, ne serait-ce qu'un instant; et dès qu'elle est touchée par Lui, elle est vaincue. Pour François, la gloire de Pâques est déjà actuée dès que le Verbe de vie a touché la mort. Si le vendredi saint situe dans le temps de l'histoire l'abaissement du Fils de Dieu dans la souffrance humaine la plus profonde qui puisse être, jusqu'à la mort en croix, il consacre aussi, par là-même, en vertu de la force divine à laquelle participe le Fils incarné et qu'exprime Jésus dans son obéissance confiante au Père, la victoire définitive de la Vie sur la mort, du Sens s_ur le non-sens, de l'Amour sur la haine. Comme l'avait affirmé Hildebert de Lavardin, la route du paradis, fermée depuis le péché originel, est réouverte; et c'est bien au Vendredi Saint que se joue cette victoire. Au cœur même de la souffrance, les conditions de la souffrance sont renversées. Désormais la souffrance et la mort ne sont plus les résultats de la conquête de l'ennemi. Par le simple fait que le Christ soit venu y déposer la puissance du Père, elles sont devenues le terrain de bataille où se joue la reconquête de la gloire originelle, reconquête déjà acquise par le Christ, mais aussi à laquelle tous et chacun sont appelés à participer à la suite du Christ, par Lui et en Lui. La croix est donc cette geste du Verbe incarné où Celui-ci, en obéissance au Père, c'est-à-dire en union de filiation divine, pénètre la souffrance extrême de l'homme jusqu'en la mort la plus ignomi– nieuse qui soit; mais, puisqu'il s'agit de la personne du Verbe, elle est, dans un même temps de l'histoire, l'expression glorieuse inhé– rente à la nature même du Verbe. Manifestée ici en terme de Victoire recréatrice, cette gloire est perçue par celui qui contemple la croix comme Gloire de la force salvifique, force vitale, de même nature que la force créatrice. « Quand vous aurez élevé le Fils de l'Homme, alors vous saurez que Je Suis» ("); dans l'élévation cruciforme du Fils de l'Homme sur le monde, brille l'infinie puissance du Verbe de Dieu. Puisque, selon Luc ("), le Christ est mort en remettant son esprit entre les mains du Père, c'est par cette « prise en main» du Fils par le Père que le Christ de François, toujours en ce psaume de None, ( 94 ) ln 8, 28. (") Le 23 ,46.

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